Monde: La communauté internationale a échoué dans la protection des civils des conflits armés, dénonce Antonio Guterres
La communauté internationale a failli à sa mission de protection des civils des conflits armés, a décrié le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, face aux 15 membres du conseil de sécurité. Le nombre de victimes aurait augmenté de plus de 50% en un an.
Convoqué par la Suisse, le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est réuni mardi 23 mai à Genève, en vue d’examiner un rapport de M. Guterres portant sur la « protection des civils dans les conflits armés ». Selon ce rapport, les conflits armés ont tué « au moins 16.988 civils« , au cours de l’année 2022, soit une augmentation de 53% par rapport à 2021.
Rien qu’en « Ukraine, les Nations unies ont comptabilisé 7.957 civils tués et 12.560 blessés, même si ces chiffres sont probablement plus élevés », a poursuivi M. Guterres, avant d’exploser:
« La vérité est terrible: le monde est en train d’échouer à remplir ses engagements pour protéger les civils, des engagements consacrés par le droit humanitaire international », a décrié le secrétaire de l’organisation internationale.
Assis à côté de l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dont le pays a envahi l’Ukraine depuis 15 mois, le chef de l’ONU s’est indigné à propos de l’utilisation dans le conflit ukrainien des « armes explosives » dont « 94% des victimes dans des zones peuplées sont des civils ».
La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a pour sa part fustigé qu' »en ce moment, d’innombrables civils vivent un enfer dans des conflits à travers le monde ».
« A tout instant, le prochain missile peut détruire leur maison, leur école, leur clinique et tous ceux qui y sont. Chaque jour, leurs êtres chers peuvent être agressés, violés, arrêtés, torturés. Chaque semaine, ils peuvent manquer de nourriture ou de médicament », a précisé la diplomate.
Ces guerres engendrent des impacts humanitaires énormes. Selon le patron des Nations Unies, « l’an dernier, plus de 117 millions de gens ont souffert d’une faim aigüe ». Le président de la Confédération suisse Alain Berset, dont le pays est « dépositaire des conventions de Genève (de 1949) et siège du CICR », a de son côté insisté: « Affamer volontairement des civils est un crime de guerre ».
Le dirigeant suisse a en outre attiré l’attention sur le sort de civils pris dans des conflits armés en République démocratique du Congo, au Soudan, au Sahel, en Somalie, en Birmanie, en Afghanistan ou « dans d’autres situations de violence, par exemple Haïti ».