Énergie : Le Niger partage ses réserves de gasoil avec le Mali, le Togo et le Burkina Faso face à la crise énergétique
Le Niger a pris une mesure amicale en autorisant le Mali, le Togo et le Burkina Faso à puiser dans son stock de 10 000 mètres cubes de gasoil. Le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie a annoncé cette initiative dans un communiqué, soulignant que ces réserves, fournies « à titre onéreux », pourront faire l’objet de contrats de vente tout au long des mois d’octobre, novembre et décembre.
Cette décision témoigne du rapprochement entre les trois pays, survenant après la crise politique au Niger. Le Mali et le Burkina Faso s’étaient opposés de manière significative à une intervention armée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) après la destitution du Président Mohamed Bazoum en juillet. Bamako et Ouagadougou avaient averti que cette opération serait interprétée comme une « déclaration de guerre » à leur encontre.
De son côté, le Togo a soutenu l’initiative des Nations Unies visant à faciliter l’accès à l’aide humanitaire du Niger, particulièrement touché par les sanctions économiques de la CEDEAO.
Cette offre du Niger intervient dans un contexte tendu sur le marché des carburants, notamment au Togo, qui a connu des pénuries en septembre, provoquant des files d’attente devant les stations-service de Lomé. La situation pourrait encore s’aggraver en raison du conflit israélo-palestinien, impactant les marchés pétroliers. Au Mali, la plupart des centrales électriques fonctionnent aux hydrocarbures, et les hausses de prix entraînent des interruptions, affectant divers secteurs, comme l’a expliqué récemment la ministre malienne de l’Énergie, Bintou Camara, à Sputnik.
La crise du carburant a également touché le Nigeria ces derniers mois, avec une subvention de 9,7 milliards de dollars en 2022 pour l’essence, supprimée en mai, entraînant une nouvelle flambée des prix et la nécessité de revoir le calcul de l’inflation en raison de la volatilité du marché.