Conflit Israël-Hamas : L’entrave à l’aide internationale, un crime contre l’humanité selon la CPI
La bande de Gaza continue de subir des bombardements intensifs de la part d’Israël, accompagnés d’une situation de siège qui, selon la Cour pénale internationale (CPI), pourrait être qualifiée de « crime ». Les affrontements violents entre les combattants du Hamas et les forces israéliennes au sol ajoutent une dimension tragique à ce conflit, qui entre dans son 24e jour depuis son déclenchement par une attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
En effet, de violents combats au sol ont opposé dans la nuit de dimanche 29 à lundi 30 octobre, des combattants du Hamas aux forces israéliennes dans la bande de Gaza. Le siège imposé à Gaza depuis le 9 octobre prive la population d’eau, de nourriture et d’électricité, intensifie une crise humanitaire déjà désastreuse. Face à cette situation, les appels à permettre le passage de l’aide humanitaire se multiplient. La CPI a déclaré que « empêcher l’acheminement de l’aide peut constituer un crime ». Le procureur de la CPI, Karim Khan, s’est rendu au poste-frontière de Rafah entre l’Égypte et Gaza, soulignant la nécessité pour Israël d’assurer la fourniture immédiate de nourriture et de médicaments aux civils.
Le Président américain Joe Biden a souligné lors d’un appel au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu la nécessité d’augmenter considérablement le flux d’aide humanitaire. Dimanche, 33 camions d’aide ont réussi à entrer à Gaza, marquant le convoi le plus important depuis le 21 octobre. Cependant, l’ONU estime que cette aide reste insuffisante, craignant une détérioration supplémentaire de la situation humanitaire et des troubles civils. L’Unrwa a averti contre un effondrement de l’ordre public après le pillage d’entrepôts et de centres de distribution d’aide alimentaire. Dans cette atmosphère tendue, les hôpitaux sont également menacés, certains étant bombardés à plusieurs reprises. Israël justifie ces attaques en accusant le Hamas de se servir des hôpitaux pour dissimuler des armes ou des combattants, une allégation que le Hamas nie.
Alors que les tensions demeurent élevées, Israël a annoncé l’augmentation du nombre de ses soldats et de l’ampleur de ses opérations dans la bande de Gaza. L’objectif déclaré est d' »anéantir » le Hamas, désigné comme une organisation « terroriste » par Israël, les États-Unis et l’UE. L’armée israélienne a déclaré avoir tué des dizaines de terroristes lors d’opérations au sol. Le Hamas signale des « combats intenses » dans le nord de la bande de Gaza, où l’armée israélienne est présente depuis vendredi soir. Des milliers de bâtiments ont été détruits, forçant 1,4 million de personnes à se déplacer dans une région déjà surpeuplée de 2,4 millions d’habitants. Les chiffres des pertes humaines varient, le Hamas affirmant que plus de 8 000 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans les bombardements israéliens, tandis qu’Israël rapporte avoir frappé plus de 600 cibles terroristes.
Dans ce contexte explosif, la communauté internationale redoute un embrasement régional, avec des frappes en Syrie en réponse à des tirs de roquette et des tensions à la frontière israélo-libanaise. Les échanges de tirs sont quasi-quotidiens, alimentant les préoccupations d’une escalade de la violence. Les regards restent également tournés vers la Cisjordanie occupée, où les opérations de l’armée israélienne ont déjà entraîné la mort de plus de 120 Palestiniens depuis le 7 octobre. Les Nations Unies signalent que près de 1 000 Palestiniens ont été forcés de quitter leur logement, exacerbant une crise humanitaire déjà critique.