Kenya : Réconciliation ou justice ? Les réactions au discours du Roi Charles III sur les abus coloniaux
En visite au Kenya jusqu’au vendredi 3 novembre, le roi Charles III a suscité des réactions contrastées en reconnaissant les « actes de violence abominables » commis lors de la lutte pour l’indépendance. Bien que le souverain britannique ait exprimé un « profond regret », de nombreuses voix, en particulier au sein de la société civile kenyane, jugeant ses déclarations insuffisantes.
Charles III a affirmé qu’il ne pouvait y avoir « d’excuse » pour de tels actes « odieux et injustifiables ». Cependant, les membres de la société civile estiment que ses regrets ne suffisent pas. Wanjira Wanjiru, coordinatrice du centre pour la justice sociale de Mathare, déclare : « Nous souhaitions que le roi Charles présente clairement ses excuses. Cela aurait forcé les Britanniques à compenser les Kényans. Car nous voulons voir un réel changement. »
Bien que saluant les regrets du roi comme un geste de bonne volonté, l’avocat Joel Kimutai Bosek, qui représente des communautés réclamant des compensations pour des terres appropriées par les colons britanniques, a mis l’accent sur la nécessité de réparations concrètes.
Cependant, le discours du roi Charles III risque d’ouvrir la porte à des procédures judiciaires. Les demandes d’excuses et de réparations pour les violations des droits humains commises par les colons britanniques ont été formulées bien avant sa visite et pourraient maintenant prendre une tournure légale, non seulement au Kenya mais également dans d’autres pays du Commonwealth.