Libéria : L’ex-chef rebelle Kunti Kamara condamné à 30 ans de prison par la justice française
La France a rendu son verdict dans l’affaire de l’ex-commandant rebelle libérien Kunti Kamara, jugé en appel pour des actes de barbarie et complicité de crimes contre l’humanité lors de la première guerre civile au Libéria (1989-1997) . L’ex-chef rebelle a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, marquant une étape importante dans la poursuite de la justice internationale.
Kunti Kamara, qui faisait partie du Mouvement uni de libération pour la démocratie (Ulimo) opposé à la milice de Charles Taylor, avait déjà été condamné à la réclusion à perpétuité en première instance à Paris. La France, en exerçant sa compétence universelle pour juger les crimes les plus graves commis en dehors de son territoire, a ainsi confirmé son engagement à perpétuer les auteurs de crimes contre l’humanité.
L’homme de 49 ans a été reconnu coupable d’actes de tortures et de barbarie inhumaines, notamment le supplice infligé à un enseignant dont il aurait mangé le cœur, ainsi que la mise à mort d’une femme qualifiée de « sorcière ». La cour a également retenu sa complicité dans des crimes contre l’humanité, notamment des violations répétées sur des adolescentes devenues esclaves sexuelles pour des soldats sous son autorité.
Bien que le ministère public ait requis la réclusion à perpétuité pour ces crimes d’une gravité exceptionnelle, la cour a prononcé une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Cette décision a été saluée par les avocats des parties civiles et des ONG de défense des droits de l’homme, qui soulignent l’importance de la justice rendue aux victimes et la reconnaissance de leur souffrance.
Kunti Kamara, qui avait obtenu l’asile politique aux Pays-Bas, a été interpellé en région parisienne en 2018 après une plainte déposée par l’ONG Civitas Maxima. Son procès en appel a permis à plusieurs victimes et témoins du Libéria de témoigner contre lui, affirmant qu’il était bien responsable des atrocités commises dans le nord du pays au début des années 1990.
Cette condamnation marque une avancée significative dans la lutte contre l’impunité pour les crimes contre l’humanité et envoie un message fort aux auteurs de tels actes à travers le monde