Nigéria : Quand les autorités affirment avoir bloqué les fonds destinés à l’organisation des manifestations, laissant de coté le véritable problème.
Le gouvernement nigérian, dans sa lutte contre les manifestations récentes, affirme avoir retrouvé et bloqué au moins 83 milliards de nairas en crypto-monnaie et en monnaie fiduciaire, qui auraient été utilisés pour financer ces mouvements. Ce montant inclut 50 millions de dollars en crypto-monnaie, dont 38 millions ont été bloqués dans quatre portefeuilles, et quatre milliards de nairas en liquide. Ces fonds auraient été apportés par divers acteurs politiques dans les villes de Abuja, Kano, Kaduna, et Katsina.
Au lieu de se concentrer sur l’origine des fonds et la répression des manifestations, les autorités nigérianes doivent se pencher sur les raisons profondes de cette contestation populaire. Les arrestations, la traque des soi-disant conspirateurs, et la mise en cause d’un ressortissant européen identifié comme le cerveau de la prolifération de drapeaux étrangers lors des manifestations, ne résoudront pas les problèmes réels auxquels fait face la population.
Les manifestations qui secouent le Nigeria ne sont pas le fruit d’une conspiration internationale ou d’une manigance politique orchestrée par l’opposition. Elles sont l’expression d’un malaise profond, d’une frustration croissante face à la mauvaise gouvernance, la corruption endémique, et l’insécurité galopante qui affectent le quotidien des Nigérians. Les jeunes, en particulier, se sentent de plus en plus déconnectés des institutions censées les représenter et défendre leurs intérêts.
En se focalisant sur la répression des manifestations et en attribuant les mouvements populaires à des influences extérieures, le gouvernement ne fait que détourner l’attention des véritables causes du mécontentement. Cette approche ne fera qu’aggraver la situation, exacerbant les tensions et éloignant davantage les autorités de leur peuple.
Les autorités nigérianes doivent comprendre que la solution à cette crise ne réside pas dans la répression, mais dans l’écoute et la réponse aux revendications légitimes de la population. La transparence, la responsabilité, et une gouvernance centrée sur le bien-être des citoyens sont les clés pour restaurer la confiance entre le peuple et ses dirigeants.
Le président Bola Tinubu, en tant que leader, a la responsabilité de garantir que son gouvernement réponde aux besoins de la population. Il est temps de changer de cap, de privilégier le dialogue plutôt que la confrontation, et de travailler avec toutes les parties prenantes pour construire un Nigeria où chaque citoyen se sentira écouté et valorisé.
Amen K.