Côte d’Ivoire : Les boissons énergisantes alcoolisées, et si les autorités réorganisent le secteur en lieu et place de l’interdiction ?

L’interdiction de la production, de l’importation et de la commercialisation des boissons énergisantes alcoolisées a laissé bon nombre de personnes sans voix eu égard aux voies et moyens empruntés pour aboutir à cette interdiction. Si la préoccupation première du gouvernement est de protéger la santé publique, notamment en raison de l’usage détourné de ces boissons, notamment leur mélange avec des substances dangereuses comme le tramadol, il est légitime de s’interroger sur la proportionnalité de cette mesure face à la réalité du terrain.

Cette interdiction radicale, bien qu’animée par de bonnes intentions, semble néanmoins excessive. En effet, au lieu de mettre un terme à la commercialisation de ces boissons, il serait plus pertinent de réorganiser le secteur en instaurant un cadre de régulation strict et efficace. Cette approche permettrait de contrôler la qualité des produits, de prévenir les abus, et d’éviter les effets négatifs d’une interdiction totale qui pourrait entraîner des conséquences économiques et sociales non désirées.

Il est important de noter que de nombreux consommateurs et producteurs, qui respectent les règles et utilisent ces produits de manière responsable, se trouvent aujourd’hui pénalisés. L’interdiction pourrait aussi entraîner un marché noir, avec des produits de qualité douteuse circulant en dehors de tout contrôle, augmentant ainsi les risques pour la santé publique.

Les autorités devraient considérer la mise en place d’un système de contrôle renforcé, incluant une réglementation stricte des ingrédients utilisés, un étiquetage clair et des campagnes de sensibilisation sur les dangers de la consommation excessive ou détournée de ces boissons. De plus, des sanctions sévères devraient être appliquées aux contrevenants, mais sans pénaliser l’ensemble du secteur.

En révisant cette décision, le gouvernement ivoirien pourrait mieux protéger les consommateurs tout en préservant les intérêts économiques du pays. Une régulation bien pensée peut à la fois garantir la santé publique et soutenir l’industrie locale, favorisant ainsi un développement harmonieux du marché.

Nous appelons donc les autorités ivoiriennes à reconsidérer cette interdiction, et à explorer des alternatives plus équilibrées qui permettront de mieux encadrer la production et la distribution des boissons énergisantes alcoolisées, tout en assurant une protection efficace de la population. Il est crucial de trouver un juste milieu qui allie santé publique et dynamisme économique, pour le bien-être de tous.

Amen K.

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