Nigéria : Réduction des impôts et taxes, une approche de l’État pour contenir l’inflation.
Le gouvernement nigérian fait preuve d’initiative en matière de réformes fiscales avec un objectif clair : alléger le fardeau fiscal sur les entreprises et les ménages tout en stimulant l’économie. En effet, Abuja envisage de réduire les impôts sur les sociétés et d’éliminer la TVA sur des biens essentiels tels que la nourriture, l’éducation et les transports. Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de soutenir les ménages frappés par l’inflation galopante, d’encourager les investissements, et de relancer un secteur privé en difficulté.
L’annonce, faite par Taiwo Oyedele, président du Comité présidentiel sur la politique fiscale, lors du Forum Corporate 2024 à Lagos, démontre l’ambition du gouvernement de réformer en profondeur la fiscalité des entreprises. Aujourd’hui, les grandes entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions de nairas sont soumises à un impôt sur les sociétés (IS) de 30 %, tandis que les entreprises moyennes paient 20 %. Le plan du gouvernement, qui vise à réduire ces taux d’ici un à deux ans, pourrait créer un environnement plus favorable pour les entreprises locales et attirer de nouveaux investisseurs étrangers. Cette stratégie est particulièrement pertinente dans un contexte économique tendu où les entreprises luttent pour rester compétitives.
La suppression de la TVA sur les produits de première nécessité constitue un autre volet crucial des réformes proposées. Alors que les Nigérians subissent une inflation croissante, avec des prix alimentaires en constante augmentation, cette suppression pourrait alléger le coût de la vie pour des millions de ménages. En rendant des produits essentiels comme la nourriture, l’éducation et les transports plus accessibles, le gouvernement espère atténuer les effets négatifs de l’inflation et stimuler la production locale.
Ces réformes fiscales interviennent dans un contexte de croissance des recettes publiques issues de l’IS et de la TVA. Au deuxième trimestre de 2024, les recettes issues de l’impôt sur les sociétés ont bondi de 150 %, atteignant 2,47 trillions de nairas, en grande partie grâce à l’augmentation des contributions des entreprises étrangères, elles-mêmes favorisées par la dévaluation du naira. Cependant, malgré cette hausse des recettes fiscales, de nombreuses entreprises locales continuent de peiner à absorber les chocs économiques récents, d’où l’urgence de réformer la fiscalité pour les soutenir.
Amen K.