France :  Que doit-on comprendre de la sortie de Robert Bourgi, un ancien maitre d’ouvrage de la Françafrique ?

Les révélations troublantes de Robert Bourgi, ancien intermédiaire entre l’Élysée et certains chefs d’États africains, exposent une fois de plus les dessous obscurs de la Françafrique, un système ancré dans des pratiques de corruption et de dépendance qui ont freiné l’indépendance et le développement de plusieurs nations africaines. La Françafrique, cette toile de réseaux d’influence tissée entre la France et ses anciennes colonies, a prospéré durant des décennies grâce à des transactions secrètes et à des compromissions politiques.

Les exemples sont nombreux et choquants. On se souvient des dollars transportés dans des djembés par Blaise Compaoré pour être remis à Jacques Chirac dans la cour de l’Élysée, ou encore du milliard de FCFA qu’Omar Bongo aurait offert à Abdoulaye Wade pour sa candidature présidentielle en 2007, transmis par l’entremise de son fils Karim. D’autres récits rapportent que Wade aurait lui-même remis une mallette contenant un million de dollars au secrétaire général de l’Élysée en 2002 pour la campagne de Chirac. Le comble était la manière abjecte dont le Président Laurent Gbagbo a été déchu par la France.

Ces pratiques immorales ont, pour beaucoup, maintenu une grande partie de l’Afrique dans un état de dépendance politique et économique. Les dirigeants africains, au lieu de servir les intérêts de leurs peuples, ont souvent été piégés dans ces réseaux mafieux, prenant des décisions qui, bien souvent, favorisaient les élites étrangères au détriment des populations locales.

Aujourd’hui, Robert Bourgi, jadis figure clé de ces transactions, fustige ouvertement ce système, mettant en lumière des décennies de complicité entre des chefs d’État africains et les dirigeants français. Ces pratiques, qui n’ont cessé d’alimenter la corruption et la stagnation des économies africaines, révèlent la profondeur de l’influence néfaste de la France en Afrique.

Il est temps que les Africains prennent conscience de leurs immenses ressources naturelles et humaines et qu’ils arrêtent de tendre la main vers leurs anciens colonisateurs. Assis sur des richesses incommensurables, ils doivent cesser de se laisser subjuguer par des intérêts extérieurs et œuvrer pour une véritable souveraineté politique et économique. La fin de la Françafrique passe par une rupture nette avec ces pratiques incestueuses, pour permettre à l’Afrique de bâtir son propre destin.

Amen K.

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