Mali : La « Place AES », un symbole de mémoire et d’unité régionale au cœur de Bamako.

Ce mardi 24 décembre 2024, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a présidé une cérémonie marquante dédiée au baptême de voies, places et établissements publics dans le district de Bamako. L’événement s’est tenu sur la « Place AES », anciennement « Place Sommet Afrique-France », située à Kalaban-Coura, près du marché.

Amadou Ouattara, maire de la Commune V, a ouvert la cérémonie en soulignant l’importance symbolique de cette démarche. « Rebaptiser nos espaces publics dépasse l’aspect administratif. C’est une célébration de nos héros et bâtisseurs, et un héritage précieux pour les générations futures », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité d’inscrire dans l’espace public des noms porteurs de valeurs historiques et identitaires.

Le Premier ministre Abdoulaye Maïga a salué cette initiative, qu’il considère essentielle pour revaloriser le patrimoine historique du Mali. Il a regretté que des noms hérités de l’époque coloniale, comme l’Avenue de l’Artois ou la Rue Archinard, dominent encore l’espace public, malgré leur faible écho dans la mémoire collective malienne.

Il a rappelé que le processus de renaming a débuté dès l’indépendance, citant des exemples tels que la transformation du Stade Bouvier en Stade Mamadou Konaté et du Lycée Terrasson De Fougères en Lycée Askia Mohamed. Sous la Transition, cette revalorisation s’intensifie avec une approche inclusive, visant à promouvoir une histoire partagée.

Le décret du 13 décembre 2024, définissant 28 figures physiques et 7 entités morales, a retenu uniquement des personnalités décédées afin d’éviter les controverses et de garantir un consensus national. La cérémonie a culminé avec le dévoilement des bustes des trois chefs d’État fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES), symbolisant l’unité régionale et l’engagement du Mali pour la solidarité et la coopération.

La rebaptisation de la « Place AES » marque un pas significatif dans la réconciliation du Mali avec son histoire. Elle illustre la volonté de la Transition de renforcer l’identité nationale et d’inspirer un avenir porteur d’espoir et d’unité.

Amen K.

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