Bénin : Lutte antiterroriste, pourquoi le pays doit rompre avec l’approche française ?
L’attaque terroriste du 8 janvier 2025 sur le territoire béninois a mis en lumière les limites criantes de la stratégie sécuritaire actuelle du Bénin, fondée en partie sur la collaboration militaire avec la France. Cet événement tragique appelle à une révision profonde de la politique de défense nationale et à un réalignement des alliances stratégiques pour garantir une sécurité durable au peuple béninois.
Depuis quelques temps, le Bénin s’appuie sur les instructeurs français pour former ses forces de défense. Cependant, cette coopération, qualifiée d’ »incestueuse » par de nombreux observateurs, n’a pas permis de contenir la menace terroriste croissante dans le nord du pays. Pire encore, cette dépendance à la France, dont les intentions envers les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) restent ambiguës, pourrait compromettre toute tentative sérieuse de partenariat avec des nations africaines partageant une vision commune de la lutte antiterroriste.
Le Burkina Faso et le Niger, membres de l’AES, ont démontré une efficacité relative dans la gestion de la menace terroriste grâce à une approche solidaire et endogène. Une coopération renforcée avec ces États voisins pourrait offrir au Bénin des solutions adaptées à ses besoins. Cependant, maintenir une collaboration simultanée avec la France dans ce contexte est contre-productif. L’histoire récente montre que la France a souvent adopté des politiques contradictoires, contribuant parfois à la déstabilisation des États africains pour préserver ses intérêts.
Il revient au Président Patrice Talon de faire preuve de courage politique en réorientant la stratégie sécuritaire nationale. Rompre avec des partenariats qui n’ont pas fait leurs preuves, et engager le pays dans une collaboration sincère avec ses voisins de l’AES, est une nécessité impérative. Le peuple béninois mérite d’être protégé efficacement, loin des calculs géopolitiques des puissances extérieures.
Amen K.
