RDC : Au moins 33 morts dans les inondations à Kinshasa après des pluies diluviennes.

La capitale congolaise pleure au moins 33 victimes après des pluies torrentielles qui ont frappé Kinshasa dans la nuit du 4 au 5 avril 2025. Selon un bilan provisoire du ministère de l’Intérieur, ces intempéries ont provoqué la crue de la rivière Ndjili, submergeant plusieurs quartiers et emportant sur leur passage des centaines d’habitations précaires.
Ce drame rappelle douloureusement décembre 2022 où 120 Kinois avaient péri dans des circonstances similaires. Les victimes actuelles ont soit été emportées par les flots, soit ensevelies sous les décombres de leurs maisons effondrées. Les services d’urgence ont recensé près de 600 habitations détruites et de nombreux blessés évacués vers des centres de santé.
Face à l’urgence, les autorités ont activé une cellule de crise coordonnée par le ministère de l’Intérieur. Des équipes de secours ont été déployées pour porter assistance aux sinistrés et mettre en œuvre des mesures d’évacuation préventive.
Les quartiers les plus touchés se situent majoritairement dans les zones périphériques de cette mégalopole de 17 millions d’habitants. Les spécialistes pointent du doigt une urbanisation incontrôlée : chaque année, près de 450 000 nouveaux arrivants s’installent dans la capitale, souvent dans des zones inconstructibles – marécages, berges de rivières ou flancs de collines instables.
Le gouverneur de Kinshasa a dénoncé ces implantations sauvages qui transforment la ville en piège mortel lors de chaque saison des pluies. En réponse, le gouvernement annonce des mesures drastiques : déguerpissement des zones à risque et application stricte des normes urbaines.
Ce phénomène dépasse largement les frontières congolaises. De nombreux pays africains (Niger, Mali, Tchad…) subissent régulièrement ces catastrophes hydriques. Si le dérèglement climatique joue un rôle indéniable, les experts soulignent surtout la conjugaison de trois facteurs : expansion urbaine anarchique, carence en infrastructures adaptées et comportements à risque des populations.
La solution ? Une approche concertée associant une véritable politique d’aménagement urbain à une prise de conscience collective. Car sans cette double mobilisation des pouvoirs publics et des citoyens, ces tragédies ne seront que la répétition d’un scénario devenu malheureusement trop familier.
Amen K.