Burkina Faso : Mines d’or, le pays change la donne avec ses rachats et l’exploitation artisanale.

Le Burkina Faso poursuit sa stratégie de reprise en main de ses ressources aurifères. Lundi soir, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a annoncé à la télévision nationale l’intention du gouvernement d’acquérir de nouvelles mines d’or industrielles, dominées par des compagnies étrangères, notamment canadiennes et australiennes. « La Société de participation minière du Burkina a déjà racheté les mines de Boungou et Wahgnion en 2024, et cette politique va se poursuivre », a-t-il déclaré, soulignant l’objectif d’optimiser les retombées économiques pour le pays.

Cette orientation s’inscrit dans la vision du président Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en 2022, qui prône un nationalisme minier et une plus grande redistribution des richesses. En octobre 2024, il avait critiqué la mainmise des multinationales sur l’or burkinabè, affirmant que le pays devait exploiter lui-même cette ressource. Toutefois, aucune négociation officielle n’a encore abouti avec les sociétés minières en activité.

Certaines entreprises, comme le canadien Orezone (propriétaire de la mine Bomboré), se sont voulues rassurantes, précisant que le gouvernement ne visait que les opérateurs en infraction. Parallèlement, l’État mise sur l’or artisanal et semi-mécanisé pour augmenter ses recettes. La Société nationale des substances précieuses (SONASP) a collecté plus de 8 tonnes d’or en 2024, et déjà plus de 11 tonnes au premier trimestre 2025 – un record salué par le Premier ministre.

Cette politique minière, alliant rachats progressifs et exploitation locale, illustre la volonté du régime de renforcer la souveraineté économique du Burkina Faso, malgré les défis sécuritaires et les réticences des investisseurs étrangers.

Amen K.

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