Togo : Faure Gnassingbé désigné président du Conseil, le pays entre dans la Ve République parlementaire.

Le Togo a officiellement basculé dans un régime parlementaire avec la désignation, ce samedi 3 mai 2025, de Faure Gnassingbé comme président du Conseil. Cette nomination, validée par l’Assemblée nationale lors d’une séance plénière, s’inscrit dans l’application de la nouvelle Constitution promulguée le 6 mai 2024, qui instaure la Ve République et met fin au régime présidentiel en place depuis l’indépendance.

Faure Gnassingbé, chef de l’Union pour la République (UNIR), a été désigné conformément à l’article 47 de la nouvelle Loi fondamentale, qui stipule que le président du Conseil est issu du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. UNIR ayant remporté une écrasante majorité avec 108 sièges sur 113 lors des législatives du 29 avril 2024, le parti a soumis sa désignation au Bureau de l’Assemblée.

Le président de l’Assemblée nationale, Kodjo Sévon-Tépé Adedze, a entériné cette décision et saisi la Cour constitutionnelle afin d’organiser la prestation de serment, prévue dans la journée. Ce changement fait suite à la démission du gouvernement conduit par Victoire Tomegah Dogbé, scellant ainsi la fin du régime présidentiel.

Dans ce nouveau cadre institutionnel, le président du Conseil concentre l’essentiel des pouvoirs exécutifs : direction du gouvernement, contrôle de l’administration et des forces armées. Le président de la République conserve un rôle essentiellement symbolique.

Ce tournant politique, salué par les partisans du régime comme un pas vers une gouvernance plus parlementaire et moderne, est néanmoins dénoncé par l’opposition. Celle-ci accuse le pouvoir en place de contourner le processus démocratique pour pérenniser le règne de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, succédant à son père, Gnassingbé Eyadéma.

Malgré ces contestations, la mise en place de cette nouvelle architecture institutionnelle marque un moment charnière dans l’histoire politique togolaise, redéfinissant les équilibres entre les institutions et renforçant le rôle du Parlement au cœur de l’exécutif.

Amen K.

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