Mali : Une nouvelle phase de transition pour affirmer la souveraineté et la stabilité

Ce mercredi 10 juin 2025, le Conseil des ministres du Mali a adopté une importante modification de la Charte de la Transition, à la suite d’une recommandation du ministre chargé des Réformes politiques. Cette révision s’inscrit dans le prolongement des Assises Nationales de la Refondation de décembre 2021, qui avaient appelé à une refonte en profondeur de l’État avant tout processus électoral.
La nouvelle disposition, directement issue de l’une des 517 propositions émises lors des Assises, vise à adapter le système institutionnel aux réalités sécuritaires et géopolitiques actuelles. Elle marque aussi le début d’une nouvelle phase politique prévue à partir de 2025. Le gouvernement malien rappelle que ces réformes reflètent une volonté populaire exprimée à travers un processus participatif, plaçant la stabilité durable au-dessus d’un simple respect de calendrier électoral.
Cette réforme intervient dans un contexte marqué par la montée en puissance de la « quête de souveraineté » nationale, notamment depuis la réorientation des alliances stratégiques. En juillet 2024, le Mali, avec le Burkina Faso et le Niger, a donné naissance à la Confédération des États du Sahel (AES), une alliance régionale répondant aux enjeux communs de sécurité et de développement. Cette nouvelle dynamique régionale influence aujourd’hui les choix politiques internes du pays.
Malgré des avancées notables, comme l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2023 et les succès croissants dans la lutte contre le terrorisme, le gouvernement estime que la poursuite de la Transition reste nécessaire. Elle permettra de consolider la paix, de finaliser les réformes structurelles, et d’instaurer une gouvernance plus stable.
La principale innovation introduite par cette loi est l’établissement d’un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable à partir de 2025. Cette mesure, élaborée en coordination avec les partenaires de l’AES, vise à harmoniser les trajectoires politiques de la région et à garantir une gouvernance cohérente face aux défis communs.
Amen K.