AES : Une banque d’investissement panafricaine pour financer le développement en toute souveraineté

Séville – La Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, franchit une nouvelle étape dans sa quête de souveraineté économique. Le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a annoncé le 30 juin 2025 la création d’une Banque d’investissement et de développement (BID-AES), dotée d’un capital initial de 500 milliards de francs CFA (environ 1 milliard de dollars).

Cette annonce a été faite à l’occasion de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, organisée par les Nations unies à Séville, en Espagne.

Une réponse aux pressions extérieures

Face aux contraintes imposées par certains bailleurs traditionnels, accusés par les dirigeants de l’AES de “parrainer le terrorisme” à travers des politiques conditionnelles jugées néocoloniales, la Confédération entend désormais prendre en main son avenir économique. « Nous voulons faire de la Confédération une puissance panafricaniste », a affirmé Abdoulaye Maïga, réitérant la volonté des trois pays de rompre avec les mécanismes de dépendance extérieure.

La nouvelle banque servira d’instrument stratégique pour financer des projets structurants, définis selon les priorités nationales et régionales, dans le respect de la souveraineté des États membres. Parmi les axes d’investissement envisagés : l’agriculture, la transition énergétique, l’industrialisation, l’innovation scientifique et les infrastructures.

Vers une coopération sud-sud renforcée

La Confédération mise également sur une redéfinition des partenariats, notamment en renforçant la coopération sud-sud dans les domaines technologiques et industriels. L’objectif est de créer un environnement propice à un développement autonome, tout en s’affranchissant des conditionnalités imposées par certaines institutions financières internationales.

Une volonté politique affichée malgré les défis

Conscients des défis économiques, sécuritaires et diplomatiques, les dirigeants de l’AES affichent une détermination sans équivoque. La mise en place de la BID-AES est présentée comme un levier central pour améliorer les conditions de vie des populations, tout en consolidant la résilience financière de la région sahélienne.

Par cette initiative, le Burkina Faso, le Mali et le Niger entendent bâtir les fondations d’une nouvelle architecture financière régionale, pensée par et pour les Africains.

Pierra S.

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