Création de la Cour pénale du Sahel : l’AES inaugure un nouvel instrument judiciaire régional

Bamako, juillet 2025 – L’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, a officiellement annoncé la création de la Cour pénale et des droits humains du Sahel (CPS-DH). Siégeant à Bamako, cette nouvelle juridiction régionale ambitionne de juger les crimes les plus graves : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, actes terroristes et violations massives des droits humains.

Cette initiative marque une étape majeure dans la consolidation de la souveraineté judiciaire des États de l’AES. Face aux limites des dispositifs nationaux et à la lenteur des mécanismes internationaux, les trois pays optent pour une réponse collective aux violences et conflits qui frappent le Sahel.

Une cour au service de la justice et de la stabilité régionale

La CPS-DH se veut un instrument d’harmonisation juridique et un levier de lutte contre l’impunité dans un espace sahélien fragilisé par l’insécurité. Inspirée des modèles internationaux comme la CPI, elle a été pensée pour tenir compte des réalités politiques, sociales et sécuritaires propres à la région.

Le dispositif comprend :

  • Un centre pénitentiaire de haute sécurité pour accueillir les détenus à profil sensible ;
  • Une base de données judiciaire partagée, garantissant la traçabilité des procédures et décisions ;
  • Une plateforme numérique d’échange d’informations pour faciliter la coopération entre les juridictions des trois États membres.

L’ensemble vise à garantir transparence, indépendance et efficacité dans les enquêtes et les procès.

Un signal politique fort

Dans un contexte de repositionnement stratégique de l’AES sur la scène régionale, la création de la CPS-DH envoie un message clair : le Sahel entend désormais prendre en main son destin judiciaire. C’est également une réponse à la demande croissante de justice de la part des populations, souvent confrontées à l’impunité et à l’inefficacité des mécanismes existants.

Cette cour pourrait, à terme, inspirer d’autres regroupements régionaux en Afrique, en démontrant qu’une approche juridictionnelle propre aux réalités locales est possible, efficace et légitime.

Pierra S.

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