Mali : Assimi Goïta affirme une souveraineté sans compromis

Bamako, 22 juillet 2025, Le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, a marqué les esprits ce 22 juillet lors de la cérémonie de remise du projet de Charte nationale pour la paix et la réconciliation, au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Devant une foule, le chef de l’État a prononcé un discours résolument tourné vers l’affirmation de la souveraineté malienne et la fin des influences extérieures.
« Il est temps d’être nous-mêmes, quoi qu’il en coûte », a lancé le président Goïta sous les applaudissements nourris de l’assemblée.
Durant son intervention, le président malien a critiqué avec vigueur les effets de l’accord d’Alger de 2015, dénonçant un texte « où tout le monde s’est mêlé des affaires du Mali ». Il a pointé du doigt les ingérences répétées de pays étrangers et d’organisations internationales, accusées d’avoir privilégié leurs intérêts au détriment du peuple malien.
« À cette époque, le Mali était devenu invivable. On n’avait même plus de pays », a-t-il déclaré, évoquant une situation marquée par l’insécurité, les déplacements restreints et la perte de dignité.
Face à ce constat, Assimi Goïta a présenté la Charte nationale comme une réponse endogène aux crises successives. Il a salué la mobilisation d’acteurs locaux chefs traditionnels, guides religieux et forces vives pour proposer des solutions « maliennes à des problèmes maliens ».
Dans un ton plus offensif, le président malien a mis en garde contre toute tentative d’ingérence future. Il a comparé les réactions des puissances étrangères à celles « d’un homme habitué à manger du beurre, qui crie lorsqu’on le lui enlève ».
« Nous allons faire sortir toutes les mains étrangères de nos affaires. Ceux qui ne veulent pas en faire partie, qu’ils restent à l’écart. C’est terminé », a-t-il lancé, sous les acclamations.
Le discours, empreint de patriotisme, a aussi puisé dans l’histoire du Mali, avec une référence symbolique à la Charte du Kouroukan Fouga, socle juridique et culturel de l’Empire du Mali.
« Où que tu ailles dans le monde, quand tu parles du Mali, on est obligé de reconnaître la grandeur de notre histoire », a affirmé Goïta.
Cette allocution, à la fois historique et stratégique, marque un tournant clair dans la trajectoire politique du pays. Le président de la Transition a scellé une rupture avec les cadres de négociation hérités du passé pour affirmer une vision centrée sur la souveraineté, l’unité nationale et la refondation politique.
« Le Mali s’assume. Le Mali décide. Le Mali se relève », a-t-il conclu, traçant ainsi les grandes lignes d’un nouvel horizon politique.
Pierra S