Sortie médiatique nocturne : Choguel Maïga perd-t-il sa sérénité ?

Une vidéo publiée à 2 heures du matin, ce samedi 2 août 2025, sur la plateforme YouTube, attire l’attention des observateurs de la scène politique malienne. Dans cet enregistrement de plus de 30 minutes, l’ancien Premier ministre de la Transition, Choguel Kokalla Maïga, apparaît inhabituellement réservé et mesuré dans ses propos, contrastant avec son ton habituellement tranchant.

Ce comportement suscite de nombreuses interrogations : Choguel Maïga serait-il sous pression ou en perte de sérénité face à des dossiers sensibles désormais entre les mains de la justice ? En effet, plusieurs affaires liées à sa gestion passée sont en train de remonter à la surface, avec le risque de poursuites judiciaires.

Parmi les dossiers évoqués, figure sa gestion à la tête de l’AMRTP (Autorité malienne de régulation des télécommunications), où il lui est reproché une utilisation jugée opaque d’un montant de 600 millions de francs CFA. Choguel Maïga s’en défend : il explique que cette somme avait été sollicitée par le syndicat des travailleurs pour permettre à leurs enfants de participer à des colonies de vacances. Selon lui, le conseil d’administration avait donné son aval et le ministère des Finances avait approuvé le budget, ajoutant qu’il n’aurait agi qu’en tant qu’exécutant.

Concernant son rôle de Président du Conseil d’Administration de l’Agefau, il affirme avoir fait l’objet de contrôles alors même qu’il occupait déjà la Primature. Il déplore un acharnement visant à le discréditer sur la base de fonctions secondaires.

Il évoque également une vérification rapide de sa gestion à la Primature, entamée à peine une semaine après son départ. Il estime que certaines dépenses de son prédécesseur lui ont été attribuées à tort, tandis que la période intérimaire gérée par l’actuel Premier ministre, Abdoulaye Maïga, n’a pas été contrôlée.

Choguel Maïga dénonce une instrumentalisation politique des services de contrôle, qu’il qualifie d’outils de chantage entre les mains de certaines figures influentes. « Ils se trompent de pays, d’époque et de personne », a-t-il martelé, affirmant qu’il ne se laissera pas intimider.

Il rappelle enfin que chaque régime hérite d’actifs et de passifs, et que, dans le cadre de sa mission de rectification, il avait lui-même ordonné plusieurs audits contre des adversaires politiques. Aujourd’hui, il assure n’avoir rien à se reprocher et place sa confiance dans l’appréciation des juridictions compétentes.

Pierra S.

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