Sahel – UEMOA : Moussa Mara plaide pour « imposer la narrative de la paix »
Empêché de se rendre à Dakar pour participer à une conférence internationale sur la paix dans la région, l’ex-maire de la Commune IV de Bamako a partagé son intervention via les réseaux sociaux, choisissant la vidéo comme vecteur de son message.
Pour Moussa Mara, la coopération régionale, notamment entre les pays au sud et au nord du Sahara, doit être abordée avec sérieux et pragmatisme. Or, selon lui, « avec les pays de l’AES, la rhétorique est guerrière », ce qui permet aux pouvoirs en place de renforcer leur légitimité en mobilisant la population contre des « ennemis intérieurs » rebelles et groupes armés – ainsi que contre des « parrains étrangers supposés ».
« À chaque fois, on entend les autorités affirmer que les terroristes sont soutenus par des puissances étrangères », souligne-t-il.
L’ancien chef du gouvernement estime qu’aussi longtemps que cette approche dominera le discours officiel, il sera difficile d’inscrire la région dans une véritable dynamique de paix. Il appelle donc les acteurs politiques, la société civile, les universitaires, les ONG et les partenaires internationaux à « promouvoir les débats autour de la paix, de l’idéal de la paix, de la nécessité de paix et de la paix comme unique alternative ».
Selon lui, la rhétorique guerrière entraîne « plus de destructions, plus de fractures, plus d’inefficacité étatique et d’incapacité à fournir des services sociaux ». Cette situation nourrit un cercle vicieux : « autant de facteurs qui poussent les populations à s’inscrire dans la dynamique de violence », prévient Moussa Mara.
Pour l’ancien Premier ministre, briser ce cycle passe par un travail concerté visant à imposer la paix comme valeur politique prioritaire dans l’espace sahélien et ouest-africain.
Pierra S.
