Au Mali, une tentative de déstabilisation des institutions déjouée

Bamako, août 2025 – Le mois d’août restera marqué d’une pierre blanche dans l’histoire politique et militaire du Mali. Une tentative de déstabilisation des institutions, soigneusement orchestrée, a été mise en échec grâce à l’action coordonnée des services de renseignements maliens. L’opération a révélé l’existence d’un réseau mêlant officiers maliens, civils, et un agent français opérant sous couverture diplomatique.

Au cœur de cette affaire, le nom de Yann Christian Bernard Vezilier, officier de la DGSE française, désormais exposé. Officiellement, il occupait le poste de « deuxième secrétaire » à l’ambassade de France à Bamako. Officieusement, il agissait comme agent traitant, chargé de tisser un réseau d’influence et de déstabilisation, selon le Centre d’Informations Gouvernementales du Mali (CIGMA).

L’agent français avait multiplié les rencontres avec des acteurs politiques, des militaires actifs et radiés, ainsi que des membres de la société civile. Il fréquentait également les lieux de débats populaires afin de sonder l’opinion sur la transition en cours.

Les enquêtes ont révélé des contacts étroits entre Vezilier et deux officiers supérieurs maliens : le général de brigade Abass Dembélé, ancien gouverneur de Mopti, et le général de brigade Néma Sagara, figure respectée de l’armée de l’air. Tous deux, avec plusieurs officiers et sous-officiers, ont été arrêtés lors d’une opération menée par la Sécurité d’État et les renseignements militaires.

Selon les autorités, le plan prévoyait de fragiliser la chaîne de commandement, préparer l’opinion via des relais médiatiques, puis provoquer une rupture institutionnelle. La divulgation anticipée de l’arrestation du général Dembélé par un journaliste basé à Dakar, avant même toute communication officielle, a été interprétée comme une preuve du caractère prémédité et coordonné de l’opération.

Cette tentative survient dans un contexte de réorganisation stratégique de la France en Afrique. Le président Emmanuel Macron avait annoncé, lors de son discours aux armées du 13 juillet 2025, une « bascule historique » et une augmentation du budget militaire de 10 milliards d’euros sur deux ans. Selon lui, la France doit redevenir « puissante pour être crainte », avec une reconfiguration des forces déployées sur les terrains de crise, notamment en Afrique.

Le départ des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger n’a donc pas mis fin à l’influence militaire française, mais l’a transformée : agents de renseignement, réseaux d’influence et relais médiatiques ont pris le relais. Le cas Vezilier illustre cette stratégie d’infiltration discrète.

Face à ce complot, les autorités maliennes ont choisi la discrétion, privilégiant la collecte de preuves avant d’agir. Les arrestations ont été effectuées sans agitation ni provocation. « Leur silence est stratégique, leur posture est sereine », confient des sources sécuritaires.

L’expulsion de l’ambassadeur français, la fermeture de l’espace aérien malien à Air France, et la mise sous surveillance accrue des activités diplomatiques étrangères traduisent la volonté de Bamako d’affirmer sa souveraineté.

Le complot a échoué. Les conspirateurs ont été arrêtés. Le réseau a été démantelé. Et le Mali, plus vigilant que jamais, avance avec la détermination de défendre ses institutions et son indépendance.

Stella S.

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