Justice pour les crimes de l’esclavage et de la colonisation : le Burkina appelle à un engagement panafricain

New York, 25 septembre 2025 – À l’occasion d’une rencontre internationale sur la mémoire africaine organisée par le Sénégal à New York, le Premier ministre burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a lancé un appel solennel à un engagement panafricain fort en faveur des réparations liées aux crimes de l’esclavage et de la colonisation.

« L’histoire de nos aïeux enrôlés de force dans les guerres coloniales, les résistances de grandes figures africaines et l’impact destructeur de l’économie coloniale sur nos territoires en sont des témoignages vivants », a-t-il déclaré. Pour le chef du gouvernement, la mémoire et la réparation ne sont pas de simples options, mais des impératifs de justice.

S’exprimant au nom de la Confédération AES (Burkina Faso, Mali, Niger), M. Ouédraogo a proposé plusieurs initiatives concrètes : la création de musées de la résistance, l’intégration de l’histoire de l’esclavage et du colonialisme dans les programmes scolaires, ainsi que la mise en place de fonds d’investissement de la diaspora et de programmes de retour de compétences.

« En nous unissant sur ces questions, nous ne demandons pas seulement la reconnaissance de notre passé. Nous posons les fondations d’un avenir plus juste, plus prospère et souverain pour les peuples africains et leurs descendants », a-t-il insisté.

Le président ghanéen, John Dramani Mahama, est allé dans le même sens, rappelant que « l’esclavage est le plus grave crime contre l’humanité », ayant arraché des millions d’Africains à leurs familles pour enrichir d’autres nations. « L’Afrique a souffert de l’esclavage et de la colonisation. Beaucoup de richesses ont été volées à notre continent pour construire les pays riches. La réparation est donc juste. Africains, unissons-nous pour que le monde présente ses excuses pour l’esclavage », a-t-il martelé.

De son côté, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, initiateur de cette rencontre, a souligné que « la réparation n’est pas seulement une exigence morale, mais une responsabilité politique et historique ». Pour lui, l’enjeu est de bâtir « une Afrique réconciliée avec sa mémoire, capable de transformer la souffrance héritée de l’histoire en une force collective de développement et de dignité ».

La cérémonie s’est tenue au African Burial Ground National Monument, à Manhattan, site historique où reposent plus de 400 Africains libres ou réduits en esclavage aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. Elle s’inscrit dans la dynamique de l’Union africaine qui a proclamé 2025 “année de la justice et des réparations”.

Pierra S.

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