Burkina Faso / Vers L’Indépendance Économique : Le retrait de la CEDEAO n’aura que de faibles répercussions sur le commerce burkinabé (Ministre de l’Économie)
Le Burkina Faso a décidé le 28 janvier 2024, de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) conjointement avec le Mali et le Niger. Lors d’une interview le 4 février 2024, le ministre burkinabè de l’Économie, Aboubakar Nacanabo, a assuré que cette sortie aurait des répercussions minimes sur le commerce extérieur du Burkina Faso, principalement en raison de la modicité de ses échanges commerciaux avec les pays membres de la CEDEAO, en dehors de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA).
En effet, le ministre Aboubakar Nacanabo a fait savoir que l’impact sur le commerce extérieur du pays des Hommes intègres suite à ce retrait ne serait significatif qu’en ce qui concerne le Ghana. Il a souligné que l’espace CEDEAO compte 15 pays membres, dont 8 au sein de l’UMOA, comprenant le Burkina Faso. Le ministre a expliqué que l’application du Tarif extérieur commun de l’UMOA, proche de celui de la CEDEAO, jouerait un rôle essentiel pour atténuer les impacts négatifs de cette décision.
En 2023, les exportations du Burkina Faso vers les pays de la CEDEAO ont représenté 14%, avec moins de 3% dirigés vers les pays hors UMOA, particulièrement le Ghana. Les exportations, principalement axées sur le bétail sur pied, sont étroitement liées à ce pays. Aboubakar Nacanabo a exprimé sa confiance en la dynamique de transformation locale initiée par les autorités, soulignant qu’elle contribuerait à maîtriser les impacts du retrait de la CEDEAO.
En ce qui concerne les importations, celles en provenance de la CEDEAO ont atteint 26% en 2023, avec moins de 7% provenant des pays hors UMOA. La majeure partie de ces importations est attribuée au Ghana, principalement pour l’achat d’électricité. Il convient de rappeler que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont créé l’Alliance pour la Défense Mutuelle et le Développement (AES) le 16 septembre 2023, dans le but de se soutenir mutuellement et de promouvoir leur développement. Les trois pays se sont retirés de la CEDEAO le 28 janvier 2024, en signe de protestation contre l’inféodation de l’organisation à des puissances étrangères, les sanctions jugées injustes et l’éloignement des idéaux fondateurs.
Il s’agit simplement selon le ministre Aboubaker Nacanabo, de la fin d’une coopération multilatérale, mais pas de la fin des coopérations bilatérales. Il a souligné que les relations entre les pays reposent largement sur les intérêts, et que la collaboration se poursuivra si des avantages mutuels sont identifiés dans des domaines spécifiques de l’économie.