Mali : Inauguration d’un centre de sécurisation des frontières à Kourémalé.
Le samedi 6 juillet 2024, un nouveau centre de sécurisation des frontières a été inauguré à Kourémalé, à la frontière entre le Mali et la Guinée. Ce centre, édifié sur une superficie de 5 hectares, est le fruit de la collaboration entre le Mali, l’Union européenne et la mission EUCAP Sahel Mali, avec un budget de plus de 3 milliards de FCFA.
De nombreuses personnes utilisent quotidiennement l’axe Bamako-Conakry par Kourémalé, un axe crucial pour le commerce et la mobilité régionale. Toutefois, cet axe fait face à des problèmes de sécurité et à des cas de corruption. Des investigations et des témoignages mettent en évidence que les difficultés administratives et les conditions de sécurité précaires rendent le voyage plus difficile pour de nombreux utilisateurs.
La région est également menacée par le terrorisme. En février 2019, des casques bleus guinéens ont été attaqués près de Siby, entraînant la mort de trois soldats. Cet incident tragique a mis en lumière les dangers dans cette zone et la nécessité de renforcer la sécurité.
En plus des menaces terroristes, les usagers de l’axe Bamako-Kourémalé-Siguiri-Kankan dénoncent régulièrement les tracasseries aux postes frontaliers, où des actes de corruption et d’extorsion sont fréquents. Les coupeurs de route représentent également une menace constante, attaquant les voyageurs la nuit pour leur voler leur argent et leurs biens.
La mission civile EUCAP Sahel Mali, mise en place depuis 2015, soutient les autorités maliennes dans le renforcement de leurs compétences en matière de gestion des frontières et de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. L’objectif de la mission est de former, d’équiper et de construire des infrastructures de sécurité, avec un mandat actuel jusqu’en janvier 2025.
C’est dans un contexte de tensions entre les autorités de la transition malienne et les partenaires traditionnels du Mali, en particulier les pays occidentaux, que ce centre est construit. Le déploiement d’instructeurs russes par Bamako entraîne des tensions, car les Occidentaux considèrent ces instructeurs comme des mercenaires du groupe Wagner. Dans cette situation, les forces de l’opération Barkhane ont été retirées à la demande des autorités maliennes.