Afrique : Quel avenir pour la coopération sanitaire internationale avec le retrait des États-Unis de l’OMS ?
Quelques heures après sa prestation de serment, le nouveau président américain, Donald Trump, a signé plusieurs décrets exécutifs, dont un ordonnant le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette décision, prise le 20 janvier, repose sur les disparités financières entre les contributions américaine et chinoise. « Nous avons versé 500 millions de dollars à l’OMS lorsque j’étais ici et j’y ai mis fin. Ils voulaient tellement que nous revenions. Nous verrons ce qui se passera », a déclaré Donald Trump, soulignant que la Chine contribue à hauteur de 39 millions de dollars contre 500 millions pour les États-Unis.
C’est la deuxième fois que Trump retire son pays de l’OMS, alors que les États-Unis sont l’un des principaux bailleurs de fonds de l’organisation, contribuant à hauteur de 14 % de son budget global. Cette décision risque de fragiliser les capacités de l’OMS à mener ses actions, notamment en Afrique où elle joue un rôle clé dans le renforcement des systèmes de santé, la lutte contre les maladies et la gestion des crises sanitaires.
L’OMS a été un acteur majeur dans la riposte contre la COVID-19 en Afrique, en facilitant l’accès aux vaccins via le programme COVAX et en coordonnant les efforts des pays pour contenir la pandémie. Le retrait américain pourrait compromettre ces acquis et accentuer les difficultés des systèmes de santé africains.
Par ailleurs, cette décision intervient dans un contexte de crises sanitaires croissantes. Le 16 janvier 2025, l’OMS a lancé un appel d’urgence pour mobiliser 1,5 milliard de dollars afin de répondre aux besoins de 305 millions de personnes affectées par des conflits, le changement climatique et des épidémies.
L’Union européenne a réagi en assurant qu’elle ferait tout son possible pour combler le vide financier laissé par les États-Unis, malgré ses propres contraintes budgétaires. Cependant, cette situation souligne la nécessité pour les pays africains de diversifier leurs sources de financement pour garantir la résilience de leurs systèmes de santé.
Amen K.