Tchad : L’intégration à l’AES, un tournant stratégique pour la stabilité du Sahel.

Le retrait définitif du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO marque une recomposition majeure du paysage géopolitique ouest-africain. Ces pays, désormais unis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont affirmé leur volonté de souveraineté en se libérant des ingérences extérieures, notamment françaises. Aujourd’hui, le Tchad franchit une étape significative en mettant fin à son accord de défense militaire avec la France, se rapprochant ainsi des idéaux de l’AES. Cependant, sans une adhésion officielle, N’Djamena demeure vulnérable aux manœuvres de déstabilisation de puissances étrangères cherchant à préserver leur influence dans la région.

L’intégration du Tchad à l’AES représenterait un atout stratégique majeur pour le Sahel. D’abord sur le plan sécuritaire, le pays possède l’une des armées les plus aguerries de la région, ayant joué un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme au sein du G5 Sahel. Une alliance militaire renforcée avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger permettrait de mutualiser les moyens, d’intensifier les opérations conjointes et d’assurer une couverture sécuritaire plus efficace contre les groupes terroristes.

Sur le plan géopolitique, l’adhésion du Tchad renforcerait la position de l’AES en tant que bloc régional incontournable, capable de négocier avec plus de poids sur la scène internationale. Avec une coordination renforcée, ces pays pourraient élaborer des politiques économiques et diplomatiques autonomes, réduisant leur dépendance aux institutions et partenaires occidentaux.

Enfin, cette alliance ouvrirait la voie à une coopération économique renforcée, notamment dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie et du commerce. Le Tchad, par sa position stratégique reliant le Sahel à l’Afrique centrale, deviendrait un maillon essentiel pour dynamiser les échanges et favoriser le développement intra-africain.

L’heure est donc à la consolidation de cette union. Une adhésion officielle du Tchad à l’AES ne serait pas seulement une avancée pour la souveraineté de ces nations, mais aussi un pas décisif vers une stabilité durable du Sahel, libéré des ingérences extérieures et maître de son propre destin.

Amen K.

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