Burkina Faso : Coopération et non le retour dans la CEDEAO, les clarifications sur les objectifs de la tournée du Président Mahama.

La récente tournée du président ghanéen, John Mahama, dans la sous-région ouest-africaine, notamment dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Mali, Burkina Faso et Niger –, a suscité de nombreuses spéculations et interprétations erronées. Certains ont cru y voir une tentative de convaincre les trois pays de réintégrer la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Cependant, une analyse plus approfondie des déclarations et des contextes politiques révèle une réalité bien différente : l’objectif principal de cette tournée est de renforcer la coopération entre l’AES et la CEDEAO, et non de prôner un retour dans l’organisation régionale.
Le président Mahama a clairement indiqué que sa visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée d’amitié et de travail. Son but est de rétablir des liens de confiance et de trouver des voies et moyens pour une collaboration constructive entre l’AES et la CEDEAO. Les déclarations du président ivoirien Alassane Ouattara, suggérant que les pays de l’AES devraient revenir dans la CEDEAO, ne reflètent pas nécessairement la position du président ghanéen. En réalité, insister sur un retour de l’AES dans la CEDEAO relèverait de l’utopie et constituerait une perte de temps pour toutes les parties concernées.
Les pays de l’AES ont pris une décision souveraine de quitter la CEDEAO, motivée par des préoccupations liées à leur indépendance et à leur autonomie. Leur priorité est désormais de renforcer leur alliance et de construire un partenariat régional basé sur des principes de respect mutuel et de coopération équilibrée. Dans ce contexte, la tournée du président Mahama vise à explorer des modalités de collaboration qui respectent ces principes, sans remettre en cause les choix stratégiques de l’AES.
Il est essentiel de clarifier les objectifs de cette tournée pour éviter toute confusion inutile. Le président Mahama ne cherche pas à convaincre les pays de l’AES de revenir dans la CEDEAO, mais plutôt à ouvrir des canaux de dialogue et de coopération. Cette approche pragmatique est cruciale pour apaiser les tensions et favoriser une collaboration régionale constructive.
La tournée du président ghanéen doit être perçue comme une opportunité de renforcer les liens entre l’AES et la CEDEAO, dans le respect des souverainetés nationales et des choix stratégiques de chaque partie. Plutôt que de spéculer sur un hypothétique retour dans la CEDEAO, il est temps de se concentrer sur des partenariats mutuellement bénéfiques et de construire un avenir commun pour la sous-région ouest-africaine.
Rappelons que ce lundi 10 Mars 2025, le Ghanéen sera à Ouagadougou pour s’entretenir avec son homologue Burkinabè le Président Ibrahim Traoré.
Amen K.