Burkina Faso : Me Edasso Rodrigue BAYALA fait le bilan de deux ans de réforme de la justice à la Tribune de redevabilité.

Une justice réformée, adaptée aux réalités burkinabè
Me BAYALA a rappelé les récentes innovations, notamment le nouveau Code de procédure pénale, qui intègre l’usage des langues nationales en audience et reconnaît les mécanismes traditionnels de règlement des conflits. Le Travail d’Intérêt Général (TIG) est désormais une alternative à l’incarcération pour les infractions mineures, et la visioconférence est progressivement introduite dans les procédures. Le Conseil supérieur de la magistrature a été élargi à des membres extérieurs pour renforcer sa représentativité.
Des résultats concrets
En 55 jours, plus de 8 195 dossiers correctionnels ont été jugés, dépassant la moyenne annuelle des années précédentes. La lutte contre les crimes économiques s’intensifie avec près de 300 dossiers traités et des saisies estimées à 83 milliards FCFA. Sur le plan sécuritaire, près de 350 personnes ont été jugées pour terrorisme et plus de 1 000 conflits communautaires ont trouvé des solutions pacifiques.
Vers une justice numérique et décentralisée
Le ministère a lancé le e-casier judiciaire et le e-certificat de nationalité pour faciliter l’accès aux documents. Quatre Tribunaux de grande instance (TGI) ont été réinstallés, avec une réduction de la distance moyenne d’accès pour les justiciables. Des tribunaux de travail ont été créés pour mieux gérer les litiges sociaux.
Une identité culturelle renforcée
Les magistrats portent désormais des tenues d’audience en Faso Danfani, symbole d’une justice à l’image du Burkina Faso.
Des lois et institutions renforcées
Plus de 100 lois ont été adoptées pour renforcer la gouvernance. L’Agence nationale des avoirs saisis, désormais opérationnelle, gère près de 3 milliards FCFA en quatre mois.
Formation et sensibilisation au cœur des réformes
Plus de 56 000 volontaires, 2 000 membres des forces de sécurité, et 10 000 acteurs en droits humains ont été formés. Plus de deux millions de citoyens ont été sensibilisés aux valeurs civiques.
Une confiance accrue
Le taux de satisfaction populaire vis-à-vis de la justice est passé de 52 % en 2020 à 63 % en 2023, témoignant d’un regain de confiance.
Une justice à consolider
Me BAYALA conclut en soulignant la nécessité de poursuivre et d’amplifier les réformes afin d’installer une justice équitable, accessible, et garante de la paix sociale.
Pierra S.