Burkina-Faso: En quoi l’expulsion des militaires français de l’opération Sabre est-elle salutaire pour le peuple?
Un regard dans le rétroviseur sur les différentes opérations menées par les militaires français des différentes opérations déployées dans les Etats africains en situation de crise, lève le voile sur les intentions et actions machiavéliques de la France dans ses anciennes colonies.
D’où les burkinabè doivent une fois encore saluer la clairvoyance des autorités actuelles, qui ont mis hors de leur territoire, les partenaires mal intentionnés, et de faire la guerre anti-terroriste avec les forces endogènes
Au Rwanda, le génocide des tutsis entre avril et juillet 1994, suite à l’assassinat du président rwandais Juvénal Habyarimana a été un massacre barbare, qui incrimine fortement la France. Les crimes ont été commis au nez et à la barbe des troupes françaises de l’opération Turquoise, dont des généraux accusés par plusieurs rapports indépendants. Selon ces rapports accablants, les militaires de l’opération Turquoise ont apporté de l’aide, et de l’assistance aux forces génocidaires, sont même impliqués dans le projet criminel, et se sont abstenus « d’intervenir face à des crimes constitutifs d’un génocide ou de crimes contre l’humanité en vertu d’un accord antérieur ».
Conséquence de cette implication et complicité française dans le génocide au Rwanda: 800 000 à plus de 1 000 000 de victimes dans le rang des tutsis tués à coup de machette, et des milliers d’autres personnes qui gardent à vie des séquelles de ce massacre.
En Centrafrique, la présence des éléments du groupe Wagner, est décriée chaque jour par les médias français, qui tirent à boulet rouge sur des mercenaires russes, les accusant à tord ou à raison de multiples exactions sur la population.
Et pourtant, les militaires français de l’opération Sangaris ( 5 décembre 2013 au 31 octobre 2016), déployés pour désarmer les Séléka et les anti-Balakas, les deux principaux protagonistes de la guerre civile en Centrafricaine, n’ont pas rendu grand service au pays. Pire, ils ont l’enfoncé dans une situation sécuritaire plus chaotique. En outre, les troupes françaises ont eu le champ libre pour commettre d’innombrables bavures sur le territoire centrafricain dont les abus sexuels sur des mineurs . Selon une révélation du quotidien britannique The Guardian, «une dizaine d’enfants, âgés de 8 à 15 ans, ont affirmé qu’en échange de nourriture ou sous la menace, des soldats français ont abusé d’eux sexuellement. Certains disent avoir été violés ou abusés et d’autres assurent avoir assisté au viol de leurs camarades».
Des faits commis en pleine guerre par une quinzaine de militaires français « sur le site de l’aéroport de M’Poko, à Bangui, entre décembre 2013 et juin 2014 », où s’étaient réfugiés de nombreux civils fuyant les combats.
Au lieu que les auteurs de ces actes criminels répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes, la France les protège depuis plus de 10 ans et a préféré menacer Anders Kompass, le fonctionnaire onusien qui a lancé l’alerte sur la situation. En 2016, face à l’inaction de la communauté internationale, le suédois, a finalement choisi de démissionner pour protester contre « la totale impunité » concernant les cas de viols sur des enfants commis par des Casques bleus en Centrafrique.
Au Mali, les populations gardent encore un souvenir douloureux des agissements de l’armée française déployée dans le cadre de l’opération Barkhane.
Alors qu’ils sont censés protéger les populations contre les groupes terroristes, les soldats français ont lors d’une frappe aérienne pulvérisé plusieurs civils en mars 2019 dans le village de Bounti. Pour quelle raison? On l’ignore encore. Mais c’est sans doute pour dissimuler un secret, comme la France a toujours su le faire. Malgré les témoignages accablants des populations de la localité, la France soutient que c’est les terroristes qui ont été éliminés dans les frappes.
Voilà une minime partie du vrai visage de la coopération militaire française sur le continent. De nos jours, la France poursuit ces crimes sans être inquiétée au Niger, en RDC… tout en pillant les ressources naturelles des pays.
Il est alors aisé de comprendre les motifs des dénonciations tous azimut des accords militaires contractés avec l’ancienne colonisateur auxquelles nous assistons ces dernières années.
Le peuple burkinabè doit de ce fait se réjouir de l’esprit de discernement que possède le Capitaine Ibrahim Traoré, qui s’est donné pour mission de protéger ses concitoyens contre tout bourreau et d’œuvrer pour un Etat libre et souverain.
Virginie KAFANDO