Afrique: Arrestation d’un des derniers auteurs du massacre des tutsi lors du génocide rwandais/ Que doit-on retenir?
La nouvelle défraie la chronique. Les autorités de l’Afrique du Sud en collaboration avec les instances judiciaires de l’ONU en charge du dossier du génocide rwandais, ont arrêté Fulgence Kayishema, un des derniers suspects recherché pour son rôle dans le massacre des tutsi en 1994. Le fugitif serait auteur du meurtre de 2000 personnes ( hommes, femmes, personnes âgées et enfants réfugiés dans l’église de Nyange vers ou le 15 avril 1994) lors du génocide perpétré contre la minorité tutsi.
Arrêté ce mercredi 24 mai 2023, Fulgence Kayishema était en fuite depuis 2001, ont précisé les procureurs du Mécanisme international chargé d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
La France, responsable de la tragédie au Rwanda
La France est indexée pour ses multiples responsabilités dans le génocide rwandais qui a coûté la vie à environ un million de tutsis et de hutus modérés.
Même si elle avait depuis longtemps rejeté ces accusations, un rapport des travaux réalisés par un groupe d’historiens mis en place en 2019, et remis en mars 2021 au Président Emmanuel Macron, a situé les responsabilités de l’Etat français dans cette épisode sombre de l’histoire du Rwanda. Même si la complicité est écartée dans ce document, l’implication militaire et politique de Paris est clairement prouvée.
Toutefois plusieurs rapports indépendants la pointent du doigt comme auteur et complice de la tragédie.
Causes du génocide
Le génocide rwandais a pour origine, l’ethnisme, les discours et sentiments anti- tutsi considérés par le gouvernement hutu comme une menace pour le Rwanda. La France, présente au Rwanda depuis sa proclamation de l’indépendance vis-à-vis de la Belgique, a donc surfé sur ce sentiment de haine et de division entre les deux ethnies, pour semer les graines des conflits inter-ethniques, qui ont engendré la guerre civile et enfin le projet d’extermination des tutsi.
En outre, l’Etat impérialiste a apporté un soutien militaire, financier et diplomatique au gouvernement Hutu du président rwandais Juvénal Habyarimana contre le Front Patriotique Rwandais (FPR), créé par les exilés Tutsis, pendant la guerre civile rwandaise débutée en 1990″.
Selon les témoignages, la France a soutenu et fourni des armes pour l’exécution des tutsis. Des militaires français sont accusés d’exactions de tous ordres pendant le conflit dont les agressions sexuelles sur des femmes et des mineurs.
Plusieurs autres témoignages relatent le refus des troupes françaises dépêchées au Rwanda, de sauver les réfugiés tutsis. « Nous ne sommes pas là pour sauver tous les Rwandais«, cite dans ses témoignages Vénuste Kayimahe, un des rescapés de la tragédie.
Quelle leçon faut-il tirer de l’histoire rwandaise?
La France agit comme un sous-marin. Elle provoque le feu, puis l’active, et se dépêche ensuite pour l’éteindre, déguisé en pompier. Ce jeu trouble n’a qu’un seul objectif, profiter pour piller les richesses des pays.
De nos jours, l’ancienne métropole projette des projets génocidaires dans les pays qui n’acceptent plus se faire dicter les lois.
Au Burkina, depuis l’expulsion de ses troupes et de son ambassadeur qui ont soutenu et favorisé l’expansion des violences terroristes, la France multiplie les tractations pour dupliquer le scénario rwandais. Elle y procède par la manipulation, le massacre ou tuerie des civils, la désinformation, les faux rapports d’incrimination des autorités de la transition, le montage des vidéos pour diffamer les forces armées burkinabè, et bien d’autres plans pour dresser une communauté contre une autre.
La suite du génocide rwandais, marqué par le bouleversement de la vie socio-politique du Rwanda, le retard mis par la France pour reconnaître son implication, la poursuite judicaire engagé contre des auteurs rwandais des crimes et autres événements doivent faire méditer plus d’un.
Malgré son rôle de catalyseur finalement admis, aucun militaire ou autorité française comploteur du projet criminel, n’a encore été arrêté et amené devant les tribunaux pour répondre de leurs actes. C’est les ressortissants rwandais qui sont incriminés, traqués, jugés et condamnés à de lourdes peines.
Le peuple burkinabè est appelé à bannir tout comportement et discours de division et rester solidaire pour mener ensemble avec les autorités de la Transition, la lutte pour la souveraineté du Burkina. La communauté africaine doit veiller, pour dénoncer tout projet de déstabilisation contre le Burkina et du Mali, afin d’empêcher la France de commettre un énième crime sur le continent
Nelly FOUROU