Tchad : Arrestations de plus de cinquante partisans de Succès Masra

Succès Masra

Les militants rénovaient le siège du parti Les Transformateurs, dont le leader Succès Masra (actuellement en exil), doit revenir prochainement au pays. La police tchadienne parle d’une « cinquantaine » d’interpellations, tandis que l’opposant estime ce nombre à plus de 200.

Une cinquantaine de militants du parti Les Transformateurs ont été arrêtés le 8 octobre à N’Djamena, selon la police, alors qu’ils préparaient le retour de Succès Masra, en exil depuis la répression d’une manifestation contre le maintien de la junte au pouvoir, il y a un an. Les forces de l’ordre « ont constaté des regroupements illégaux des militants du parti Les Transformateurs […] visant à troubler l’ordre public », à l’approche de « l’anniversaire de l’insurrection du 20 octobre 2022 », affirme la police dans un communiqué, annonçant « une cinquantaine » d’interpellations « pour nécessité d’enquête ».

Sur X (ex-Twitter), Succès Masra a affirmé que ce sont en fait plus de 200 personnes qui ont été interpellées alors qu’elles rénovaient le siège du mouvement. L’opposant a partagé des photos de jeunes gens collant des affiches appelant à l’accueillir à l’aéroport de N’Djamena. Le 10 septembre, il avait promis de revenir au Tchad le 18 octobre pour « continuer la lutte au côté du peuple ».

Un mandat d’arrêt international de N’Djamena contre Succès Masra, daté du 8 juin 2023, a été rendu public le 5 octobre, réclamant son arrestation où qu’il soit à l’étranger pour « incitation au soulèvement insurrectionnel ». En cause, une vidéo de mai dans laquelle le parquet l’accuse d’appeler « aux armes » des Tchadiens du sud du pays dont il est originaire.

Le 20 octobre 2022, des manifestants s’étaient rassemblés à N’Djamena pour protester contre la prolongation de deux ans de la période de transition. Au moins 73 personnes ont péri, selon le pouvoir, essentiellement des jeunes hommes tués par balles. Mais l’opposition et les ONG ont parlé de centaines de morts ou disparus durant ce « jeudi noir » et dans les rafles qui ont suivi.

Hassan Abdel

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