Guinée : Reprise du procès du massacre de 2009 sans Claude Pivi, principal accusé en cavale
Les audiences du procès du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée ont repris une semaine après l’opération commando à la prison de Conakry, qui a entraîné la disparition de l’un des principaux accusés, Claude Pivi. Cet événement pourrait influencer le déroulement du procès qui a recommencé en cette début de semaine.
En effet, Claude Pivi, prévenu commanditaire des massacres de 2009, s’est échappé de la prison centrale de Conakry le 4 novembre dernier lors d’une opération commando qui a également permis la sortie temporaire de l’ancien dictateur Moussa Dadis Camara, provoquant la perte de neuf vies. La jeune Ada témoigne de la perte de sa nièce, Marie-Angèle, six ans et demi, tuée à bord d’une ambulance. Le véhicule médical, en route vers l’hôpital Ignace Deen, a été pris dans une fusillade au Pont le 8 novembre, résultat de l’attaque de la maison centrale. Ada se souvient : « Ils étaient sur le point de faire demi-tour lorsque la fusillade a commencé. La première balle a atteint le médecin, et la seconde, la petite Marie. Avant d’arriver à l’hôpital, elle a succombé de ses blessures. »
Des proches de militaires témoignent également de la mort d’un sergent, Alhassane Jacky Condé, lors de l’échange de tirs. La famille n’a pas encore reçu son corps, mais les autorités militaires guinéennes ont rendu visite à la famille pour présenter leurs condoléances avec une contribution financière pour les funérailles. Plus d’une semaine après l’évasion, Claude Pivi reste introuvable, suscitant des inquiétudes au sein de l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 septembre 2009. Souleymane Camara, chargé de programme au sein de l’association, exprime ses craintes quant à la révélation de toute la vérité en l’absence de Pivi, souligne la présence d’un commando armé à l’extérieur.
Notons que le lundi, lors de la reprise des audiences, l’audition des témoins a eu du mal à démarrer devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.