Afrique du Sud : Lutte acharnée pour l’accès aux médicaments contre la tuberculose et le VIH

Afrique du Sud

La pandémie de COVID-19 a révélé une fracture profonde dans l’accès mondial aux vaccins, les pays riches monopolisant les approvisionnements. Aujourd’hui, des nations comme l’Afrique du Sud et la Colombie, qui ont été désavantagées dans la course aux vaccins, prennent une position plus ferme envers les géants pharmaceutiques.

Dans cette dynamique, l’Afrique du Sud, confrontée à la menace persistante de la tuberculose, a engagé des discussions tendues avec les fabricants de médicaments, mettant en lumière la nécessité d’un accès équitable aux traitements. La bédaquiline, un médicament crucial dans la lutte contre les souches pharmacorésistantes de la tuberculose, est au cœur de cette bataille. En mars, des patients tuberculeux ont lancé une pétition en Inde, demandant des alternatives génériques abordables à la bédaquiline. Cela a conduit le gouvernement indien à permettre la contournement du brevet de Johnson & Johnson (J&J), le fabricant du médicament. Cependant, J&J a prolongé son brevet en Afrique du Sud jusqu’en 2027, suscitant l’indignation.

En réponse, le gouvernement sud-africain a enquêté sur les politiques de prix de J&J, soulignant les disparités financières entre les pays. En septembre, J&J a finalement abandonné son brevet dans plus de 130 pays, un revirement qualifié de « grande surprise » par les experts. Parallèlement, la Colombie a annoncé qu’elle émettrait une licence obligatoire pour le dolutégravir, un médicament essentiel dans le traitement du VIH, défiant ainsi le détenteur du brevet, Viiv Healthcare. Cette décision intervient après des appels de plus de 120 groupes pour élargir l’accès au médicament recommandé par l’OMS.

Bien que ces actions soient saluées comme des pas vers un accès équitable aux traitements, des experts soulignent la nécessité de réformes plus larges. Les lois sud-africaines sur la propriété intellectuelle, par exemple, doivent encore être modifiées pour empêcher les sociétés pharmaceutiques d’acquérir facilement des brevets. Ces défis persistent malgré des expériences passées, comme la suspension des brevets en Afrique du Sud pendant l’épidémie du VIH. Les leçons de cette période incitent les pays à défier les sociétés pharmaceutiques pour garantir un accès équitable aux médicaments essentiels.

En fin de compte, les actions en cours mettent en lumière la nécessité d’une collaboration mondiale pour garantir que les traitements vitaux ne soient pas limités par des considérations financières, mais soient accessibles à tous ceux qui en ont besoin.

Josias T.

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