Madagascar : L’opposition conteste l’élection présidentielle
Dans un communiqué publié dans la soirée de ce vendredi 24 novembre, l’opposition malgache, regroupée au sein d’un collectif, a déclaré qu’elle « ne reconnaîtrait pas les résultats » du premier tour de l’élection présidentielle, prévus pour être annoncés ce samedi 25 novembre.
Le collectif des onze candidats de l’opposition, dont dix avaient appelé au boycott des élections du 16 novembre, a déclaré : « Nous ne reconnaîtrons pas les résultats de ce scrutin illégitime, truffé d’irrégularités, et nous déclinons toute responsabilité dans l’instabilité politique et sociale qui pourrait en découler. » Siteny Randrianasoloniaiko, qui s’était éloigné du collectif pour mener la campagne mais a cosigné la déclaration, a également souligné des « anomalies inquiétantes » qui, selon lui, « soulèvent des questions légitimes sur la validité des résultats ».
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) doit annoncer samedi matin les résultats provisoires consolidés du premier tour de l’élection présidentielle. Vendredi en fin de journée, son site Internet affichait plus de 91% de bulletins dépouillés : le président sortant Andry Rajoelina était toujours largement en tête avec 59,52% de ces voix, lui permettant d’envisager une victoire dès le premier tour.
Élu en 2018, Andry Rajoelina est arrivé au pouvoir pour la première fois en 2009 lorsqu’une mutinerie a renversé l’ancien président Marc Ravalomanana. Selon une estimation de la CENI, environ 60 % des électeurs inscrits ne se sont pas rendus sur les listes électorales le 16 novembre. Onze millions d’électeurs ont dû choisir entre Rajoelina, 49 ans, et douze autres candidats. Cependant, dix candidats de l’opposition, dont deux anciens présidents, ont appelé les électeurs à « considérer que ces élections n’existent pas ». Ils ont refusé de faire campagne.
Au cours des semaines précédant les élections, le collectif appelait presque quotidiennement à manifester à Antananarivo. Bien que les manifestations n’aient pas suscité une participation massive, elles ont été régulièrement dispersées à coups de gaz lacrymogènes. Le collectif a dénoncé des irrégularités lors du scrutin, notamment des bureaux de vote fermés, l’absence d’urnes, et l’utilisation des ressources de l’État par le candidat sortant pour sa campagne.
