Afrique du Sud : A deux mois des élections générales, l’ex-présidente de l’Assemblée nationale inculpée pour corruption et blanchiment
L’ancienne présidente de l’Assemblée nationale sud-africaine, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a été inculpée pour corruption et blanchiment d’argent suite à son arrestation plus tôt dans la journée du jeudi 4 avril 2024. Elle a comparu devant un tribunal de la capitale Pretoria, où elle a été informée des douze chefs d’accusation de corruption et d’un chef d’accusation de blanchiment d’argent portés contre elle par le parquet national sud-africain (NPA).
Accusée d’avoir sollicité et reçu plus de 200 000 euros de pots-de-vin alors qu’elle occupait le poste de ministre de la Défense, Mapisa-Nqakula aurait octroyé des contrats militaires en échange de ces paiements illicites. Les allégations portent sur une période s’étalant de 2016 à 2019, pendant laquelle elle aurait favorisé une femme d’affaires en lui attribuant des contrats de sous-traitance avec l’armée sud-africaine.
La défense de Mapisa-Nqakula conteste la solidité du dossier, qualifiant les preuves de maigres et soulignant le manque de résultats probants lors de la perquisition de son domicile. Malgré cela, elle a été libérée sous caution, arguant qu’elle n’avait rien à cacher et qu’elle était prête à affronter un procès.
Cependant, certains observateurs politiques critiquent le timing de ces événements, intervenant en pleine période électorale. L’opposition déplore également l’attitude du parti au pouvoir, l’ANC, qui n’aurait pas pris de mesures disciplinaires à l’encontre de Mapisa-Nqakula malgré les soupçons de corruption déjà évoqués depuis plusieurs mois.
Cette affaire met en lumière les défis persistants de corruption auxquels est confrontée l’Afrique du Sud, ainsi que les questions sur la responsabilité politique et la transparence au sein du gouvernement et du parti au pouvoir.
Éphraïm P.
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