Gabon : Ali Bongo et ses fils en grève de la faim pour dénoncer leur séquestration et torture

Gabon : Ali Bongo et ses fils en grève de la faim pour dénoncer leur séquestration et torture

Ali Bongo Ondimba, l’ancien président du Gabon, ainsi que ses fils Jalil et Bilal, ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur « séquestration » et les « actes de torture » subis par leur famille. Cette annonce a été faite par leurs avocats dans un communiqué mercredi.

Cette action, selon les avocats François Zimeray et Catalina de la Sota, vise à attirer l’attention sur la grave situation des droits humains dans leur pays depuis le coup d’État militaire d’août 2023. En parallèle, une nouvelle plainte a été déposée à Paris, coïncidant avec la visite prochaine à Paris du général Brice Oligui Nguema, leader du putsch et président de transition. La plainte cherche à obtenir l’ouverture d’une enquête pour « arrestation illégale, séquestration aggravée par des actes de torture et actes de barbarie ». Les avocats rapportent que les membres de la famille Bongo ont subi des traitements inhumains.

Noureddin Bongo, par exemple, aurait été « torturé à plusieurs reprises » et sa mère Sylvia aurait dû assister à ces « actes barbares ». Elle-même aurait également été victime de violences physiques. Un groupe de travail de l’Organisation des Nations unies a été saisi pour examiner la situation de « détention arbitraire » des Bongo, mentionnée dès mars dernier. La famille cherche désormais à mobiliser la communauté internationale et les autorités judiciaires françaises pour obtenir justice.

À ce jour, les autorités gabonaises n’ont pas réagi aux nouvelles accusations portées par les avocats des Bongo. Lors de sa prestation de serment en tant que président de la transition en septembre dernier, le général Brice Oligui Nguema avait justifié sa prise de pouvoir pour « éviter un bain de sang », mettre fin à une « corruption massive » et à une « gouvernance catastrophique » après cinquante-cinq ans de dynastie Bongo.

Un dialogue national inclusif, organisé par les autorités de transition, avait été ouvert le 2 avril dernier et clôturé le 30 du même mois. Les recommandations issues de ces discussions ont été remises aux autorités.

Rappelons que, le 30 août dernier, des militaires avaient renversé le président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, peu après qu’il ait été proclamé vainqueur d’une élection présidentielle largement critiquée pour ses « irrégularités ». Cinq jours plus tard, le général Brice Oligui Nguema, à la tête des putschistes, prêtait serment comme président d’une « transition » sans durée déterminée, mais avec la promesse réitérée de « rendre le pouvoir aux civils » à travers des « élections crédibles ».

Éphraïm P. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *