RDC : Guerre au Nord Kivu, quand les subterfuges du Rwanda plongent les discussions devant aboutit aux accords dans l’impasse.
Initié en novembre 2022 par l’Angola, le processus de Luanda devait être la principale voie de sortie pour résoudre la crise sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cependant, ce mécanisme peine à apporter la paix tant attendue dans la région, où des milliers de Congolais continuent de mourir dans une guerre égoïste alimentée par des intérêts personnels, notamment ceux du Rwanda.
Le 8 octobre dernier, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a soulevé les obstacles majeurs qui empêchent la mise en œuvre du processus de Luanda. Parmi ces obstacles, le Rwanda continue de brandir la question des Forces de Libération du Rwanda (FDLR), demandant leur neutralisation. De plus, le Rwanda réclame un mécanisme de justice régional, tout en rejetant toute responsabilité dans un éventuel accord de paix.
Face à ces revendications rwandaises, il est important de dénoncer l’irresponsabilité flagrante du gouvernement rwandais, qui semble plus intéressé par le maintien de la guerre que par la paix. Cette posture cynique coûte la vie à des milliers de civils congolais, qui sont les principales victimes de cette guerre interminable. Malgré l’agression reconnue du Rwanda contre la RDC, la communauté internationale, elle aussi, montre une complaisance coupable en ne condamnant pas fermement ce comportement dévastateur.
Le pays, depuis des années, exploite cette guerre pour servir ses propres intérêts stratégiques et économiques. La question des FDLR, souvent utilisée par le Rwanda comme excuse pour justifier ses actions militaires, n’est qu’un écran de fumée. En réalité, le véritable enjeu est le soutien inconditionnel du Rwanda au groupe rebelle M23, qu’il considère comme étant composé de Congolais, et pour lequel il appelle à un dialogue politique. Kinshasa, de son côté, refuse toute négociation avec le M23, qu’il considère comme un groupe terroriste responsable de violences et de massacres.
Pour beaucoup d’observateurs, la véritable impasse du processus de Luanda réside dans cette divergence d’approche concernant la fin du M23. Le Rwanda, en soutenant implicitement cette rébellion, joue un jeu dangereux qui perpétue la souffrance du peuple congolais. Ce comportement irresponsable, qui vise à renforcer son influence dans la région, doit être fermement dénoncé.
Amen K.