France / Afrique : L’Élysée acclame ou condamne les coups d’État en fonction de ses déroutes politiques
La scène politique franco-africaine est devenue le théâtre d’un drame shakespearien contemporain, où les coups d’État sont applaudis ou condamnés selon un scénario mystérieux dicté par les intérêts changeants de la France. En marge de la COP28 qui se déroule en ce moment à Dubaï, Emmanuel Macron a joué sa dernière scène aux côtés de Brice Clotaire Oligui Nguema, tombeur d’Ali Bongo Ondimba au Gabon. Un coup d’éclat, qui a reçu l’ovation présidentielle française alors que sous d’autres cieux, des sanctions sont observées. Cette rencontre, selon les observateurs, est une illustration parfaite de la politique à deux vitesses de la France en Afrique.
Tandis que la France, maîtresse incontestée en ce qui concerne l’ingérence dans les affaires intérieures africaines depuis des décennies, condamne sans réserve les coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger, elle célèbre avec euphorie, le coup de théâtre au Gabon. Un comportement qui ne manque pas de susciter des questions. En effet, la France a perdu la mainmise sur des territoires autrefois privilégiés comme des extensions de son influence. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont échappé à son contrôle direct, grâce à l’émergence de dirigeants tels que le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goïta et le Général de Brigade Abdourahmane Tiani, porteurs d’une vision résolument indépendante.
Cependant, au Gabon, c’est un tout autre scénario. Brice Clotaire Oligui Nguema, le putschiste qui a choisi de diriger le Gabon sous les ordres de la France, bénéficie de son soutien inconditionnel. Une marionnette consentante dans le grand spectacle de la politique franco-africaine. La COP28, un événement international de premier plan, un service de toile de fond à la rencontre entre Macron et le putschiste gabonais. Une rencontre qui aurait pu paraître ironique si elle n’était pas aussi révélatrice de la politique de deux poids deux mesures de la France.
Emmanuel Macron, malgré ses condamnations régulières des putschistes d’autres nations, a choisi de s’afficher avec fierté aux côtés de Brice Clotaire Oligui Nguema. Une démarche qui a d’ailleurs suscité l’indignation du Président Ibrahim Traoré, dénonçant l’attitude incohérente de la France dans un tweet le dimanche. « Telle a toujours été la France. insulté l’intelligence des africains. Elle condamne et célèbre des putchistes en fonction de ses intérêts. Comment des Africains peuvent encore cautionner cela malgré toutes les preuves ? », s’est interrogé le Président burkinabè dans un tweet.
La France, dépassée par les évolutions politiques en Afrique, tente désespérément de maintenir son influence en soutenant les marionnettes qui acceptent de danser à son rythme. Les coups d’État qui correspondent à ses desseins diaboliques sont célébrés, tandis que ceux qui ne cadrent pas avec son agenda sont condamnés.