Guinée Equatoriale: Difficile itinéraire de campagne pour Obiang Mbasogo
La campagne électorale qui a des allures de fêtes foraines, se poursuit difficilement à travers le pays eu égard aux routes en mauvaises états pour rallier les différentes localités. La direction de campagne étant bloquée dans son élan sur le terrain, le candidat du PDGE s’est donc rabattu sur Mongomo, son fief et ville natale. C’est le stade de la ville qui a accueilli mardi 8 novembre 2022 une campagne du parti au pouvoir, maquillée par un enthousiasme et un soutien tout sauf naturel de la part des partisans.
Mongomo, la ville qui a vu naitre Obiang Nguema Mbasogo, a uniquement exprimé de « l’enthousiasme » à accueillir un enfant de la localité.
L’accueil dont le pouvoir se veut « enthousiaste » n’est pas pour la personnalité du dictateur candidat, au vue d’une inflation record qui met plus de 23756 habitants de la localité dans le dénuement et la pauvreté au profit de dignitaires du régime qui s’enrichissent.
Selon l’Institut des statistiques de Guinée Equatoriale (Inege), Mongomo est déclarée le 21 avril 2021 lors de la publication du rapport de l’institution sur l’évolution de l’inflation au premier trimestre de cette année, la ville la plus chère du pays.
Au royaume de Obiang Mbasogo, dans une telle atmosphère, les « motivations électorales » se sèment à coup de billets de banque pour mobiliser les foules.
On peut alors comprendre les milliers de personnes qui ont afflué de divers districts de la province-mongomo, Nsork, Anisok et Aconibe sur les lieux.
Les discours de campagne de Obiang mbasogo sont toujours les mêmes sur « la continuité de la paix », tandis que dans la monotonie, le maire de la ville est intervenu pour appeler à pébisciter un candidat physiquemment mal en point et à l’épreuve de l’âge.
Malgré de sérieux souci de santé, Obiang Mbasogo s’accroche désespérément au pouvoir au point de briguer un sixième mandat.
Un viel homme de la ville a même offert un bâton de commandement ainsi qu’un trône au candidat Obiang Mbasogo, symbole de perpétuité au pouvoir.
Le lauréat des distinctions macabres s’impose encore Président pour encore des années de corruption, de blanchiement d’argent, d’exactions expéditives que Téodorin se plaira d’exécuter.
Le Président candidat à sa propre succession a par ailleurs qualifié la campagne du PDGE de « grande fête, la fête de notre victoire » affirme-t-il avec le plaisir d’une fraude bien accomplie.
Mais pour justifier son coup de force électoral, le candidat brandit des « faits réels que dans de nombreux autres pays du monde une campagne électorale est pleine de violence et d’actes de terrorisme », pointant du doigt l’ingérance étrangère.
Cherchant à séduire son électorat, Obiang Mbasogo déclare que « En Guinée Equatoriale nous n’avons pas d’opposition parce que tout le monde sait que notre direction politique a été totalement bénéfique pour notre peuple ».
Aussi entend-t-il légitimer une dictature maquillée de concepts démocratiques dont il se fait le parrain.
A Mongomo, localité situé à 220 km de Bata, sur la frontière avec le Gabon, et considéré comme le fief du Chef de l’Etat, avec sa basilique et infrastructures modernes, le régime est « fair-play » sur sa politique nationale par rapport aux autres localités.
Si un citoyen né à Mongomo est respecté et protégé des mauvaises actions du régime, vu que le dictateur est natif de la localité, la majorité des citoyens y est toujours soumise à une extrême pauvreté.
Devenu indépendant de l’Espagne en 1968, la Guinée équatoriale a d’abord été présidée par Francisco Macias Nguema.
Ce dictateur, qui a provoqué la mort de 50 000 personnes, se faisait appeller « Miracle unique de la Guinée équatoriale ».
Sous son régime sanguinaire, il a notamment ordonné la fermeture des écoles, des hôpitaux et interdit le fait de porter des chaussures.
En 1979, il a été renversé par son neveu, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, élu trois ans plus tard au terme de parodies électorales où son score oscille entre 99,99% et 95,19% des voix.
Tel oncle, tel neveu.
Eric