Burkina Faso : Le président déchu Blaise Compaoré fait amende honorable

Dans un courrier adressé à ses compatriotes, et lu par Lionel Bilgo, porte-parole du Gouvernement, l’ancien chef d’état présente ses excuses aux proches de son prédécesseur Thomas Sankara en écrivant : «je demande pardon au peuple burkinabè pour les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Sankara ».

Reconnu coupable dans le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara, lui permettant d’accéder au pouvoir en 1987, l’ancien président du Faso et 12 de ses compagnons ont été condamnés par contumace le 6 avril dernier à la prison à perpétuité. Dans son mea culpa, Compaoré affirme : « j’assume et déplore du cœur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandants à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon ».

Il poursuit en invitant les burkinabè à «se donner la main dans un esprit de patriotisme pour taire définitivement nos querelles et rancœur… Je souhaite que nous puissions aller de l’avant désormais pour reconstruire notre destin commun sur la terre de nos ancêtres » avant d’indiquer qu’il est « important aujourd’hui de travailler au recouvrement de l’intégrité territoriale, à la reconstruction et promotion d’un environnement favorable à l’épanouissement durable pour tous ».

Pour le président Compaoré, « c’est l’unique voie qui permettra ainsi de mettre fin à nos incompréhensions et conflits intercommunautaires pour lutter efficacement contre le terrorisme qui a tant saigné notre pays notre pays et ébranler nos fondements. Nous le pouvons. Nous le devons à notre cher pays dans un sursaut patriotique ».

Le message de l’ancien président a été remis au président de la transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba par Aly Coulibaly, ministre conseiller du président ivoirien Alassane Ouattara, accompagné de Djamila Compaoré, de la fille de Blaise Compaoré.

A en croire l’envoyé, le président Ouattara aurait émis le vœu de voir le peuple burkinabè prendre en compte ce message fort de l’ancien président Compaoré, exilé depuis huit ans en Côte d’Ivoire.

Rappelons que depuis sa chute du pouvoir en 2014, Blaise Compaoré n’a foulé le sol de son pays d’origine que le 7 juillet dernier sur invitation de Damiba. Celui-ci espérait « sceller la réconciliation nationale » au Burkina en proie à de multiples attaques djihadistes depuis son départ du pouvoir suite à un soulèvement populaire. Sa visite a suscité de vives réactions au sein de la classe politique et de des organisations de la société civile qui estiment qu’il devrait être arrêté.

Mawussé.

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