Un officier de l'armée s'attaque au Burkina et au Mali en versant...

Une vidéo circulant sur la toile montre un général nigérien qui bombe le torse sur les multiples coopérations militaires occidentales dont bénéficient son pays, contrairement aux pays voisins que sont le Burkina et la Mali qui ont rompu les contrats militaires avec la France, dans un discours dénué de sens.

Ces paroles frisent le ridicule quand on analyse la crise sécuritaire, économique et humanitaire que vit le Niger depuis des années, du fait de la situation sécuritaire sans cesse dégradante.

Loin de nous l’idée de nous moquer de nos frères nigériens. Mais on a l’impression que cet officier de l’armée du nom de Abou Tarka, est tête en l’air ou se croit lui-même dans un de ces pays occidentaux qu’il cite, loin la réalité autour de lui.

Tout comme d’autres pays du Sahel, le Niger est pris en étau depuis des années par des groupes extrémistes radicaux. Des victimes de cette expansion des groupes djihadistes se comptent par milliers.

Selon un récent rapport de Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA Niger), « la situation sécuritaire continue de se dégrader depuis le début de l’année 2023, occasionnant d’importants mouvements de population dans les régions de Tillabéri et de Tahoua ». Selon l’organisme onusien, plus de 20 000 personnes se sont déplacées de ces deux régions entre janvier et février 2023.

Et pourtant, c’est le pays qui selon les dires du général, bénéficie de l’appui « des alliés français, allemands, américains, italiens, espagnols » et bien d’autres pour combattre le terrorisme.

N’est-ce pas bizarre que malgré la présence sur le territoire nigérien de toutes ces forces étrangères, le pays continue par essuyer plusieurs attaques terroristes, qui lui font perdre des dizaines de soldats et de civils chaque semaine, et que les terroristes se sentent en territoire conquis en circulant librement?

Abou Tarka qui vante le soutien financier que bénéficie son pays a-t-il oublié que le Niger se classe parmi les derniers états selon l’Indice de développement humain des Nations unies (189/191) avec plus de 4,3 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire pour survivre, dont environ 2 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire.

« On s’attend à ce que 2,8 millions de personnes soient en situation d’insécurité alimentaire sévère au cours de la période de soudure 2023 (juin-août) », selon les prévisions du Cadre Harmonisé Novembre 2022.

Si on se glorifie d’avoir le soutien de la communauté internationale, et que les chiffres sont toujours aussi alarmants, la population manque de tous les services sociaux de base (électricité, eau, soins de santé adéquats…) à quoi sert alors ces coopérations.

N’est-il pas alors mieux de se défaire des partenariats « flous et déséquilibrés », et de prendre sa destinée en main comme l’ont décidé les Présidents des Transitions au Mali et au Burkina?

Comment cet officier peut-il minimiser les potentialités de son pays à travers un tel discours? Le Niger ne dispose t-il pas de bras valides et de stratèges pour lutter efficacement contre l’hydre terroriste sans l’appui d’un état quelconque?

Comment peut-on être aussi fier quand on sait que l’armée nigérienne est citée de part et d’autre dans des affaires de collaboration avec des mercenaires français et tchadiens pour former des terroristes dans le but de déstabiliser ces voisins du Mali et du Burkina?

Rappelons à Abou Tarka que le Niger est un pays béni avec d’importantes ressources minières que sont l’uranium, le pétrole, l’or, le charbon minéral, la cassitérite etc… et a plusieurs atouts pour développer son agriculture, si les autorités ne bradaient pas ses richesses contre une coopération dont les fruits ne sont pas visibles à l’œil nu.

Fatou DIALLO