Bangladesh : La paralysie de 600 usines suite à la grève historique de milliers ouvriers 

Bangladesh

Au Bangladesh, une grève historique secoue le pays alors que des dizaines de milliers d’ouvriers du textile se mobilisent depuis plus de deux semaines pour des améliorations salariales et des conditions de travail décentes. L’impact est considérable, avec 600 usines textiles fermées, certaines saccagées, et des routes bloquées, reflétant un mouvement de contestation d’une ampleur exceptionnelle.

Face à des salaires dérisoires, notamment autour de 8.300 takas (70 euros mensuels), les travailleurs, majoritairement des femmes, revendiquent un triplement de leur rémunération, atteignant ainsi 23.000 takas (190 euros). Malgré une proposition d’augmentation de 56% par le Premier Ministre, les ouvriers persistants dans leur grève, ont démontré leur détermination. Les conditions de travail déplorables, avec des journées de travail dépassant les 47 heures par semaine et des infrastructures dangereuses, expliquent l’indignation des ouvriers. La récente mort d’une ouvrière de 23 ans, tuée par la police lors d’une manifestation près de Dacca, symbolise la répression féroce qui s’est abattue sur les grévistes, avec des centaines d’arrestations et des dizaines de blessés depuis le début du mouvement.

Le Bangladesh, deuxième exportateur mondial de textile, est confronté à une répression, en particulier lorsque la question des salaires est soulevée. La sous-traitance à bas coût tenue des entreprises de fast fashion internationales telles que H&M, Levi’s, Zara, Asos, Primark, Uniqlo, ou Gap. Les 3.500 usines textiles du pays représentent 85% de ses exportations, employant 4 millions d’ouvriers. Les grèves menacent les intérêts nationaux et internationaux des entreprises, créant une pression intense pour que les grévistes reprennent le travail rapidement.

La mobilisation actuelle, sur fond de crise politique majeure au Bangladesh, déstabilise le gouvernement. La répression s’accentue alors que le pays traverse des turbulences politiques, illustrées par une manifestation de plus de 100.000 personnes exigeant la démission du Premier ministre. Le gouvernement, en proie à une crise politique, tente de contenir la situation à tout prix, menaçant les manifestants de pertes d’emploi et créant un climat de terreur.

Dans ce contexte tendu, la détermination des travailleurs du Bangladesh à défendre leurs droits face à un gouvernement autoritaire et à un patronat résistant est remarquable. La mobilisation appelle à un soutien international pour faire pression sur les entreprises et promouvoir des conditions de travail dignes dans l’industrie textile bangladaise.

Lewis Gnamba 

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