Guinée : Alpha Condé de nouveau poursuivi, cette fois pour trahison

Alpha Condé

La junte actuellement au pouvoir en Guinée a émis l’ordre de porter de nouvelles accusations contre l’ancien président Alpha Condé, renversé lors du coup d’État de 2021, cette fois-ci pour des faits présumés de « trahison », selon une lettre du ministre de la Justice au procureur de Conakry, rendue publique mardi.

Alpha Condé, en exil en Turquie depuis son éviction, fait déjà face à des poursuites pour « corruption », ainsi que pour des chefs d’accusation graves tels que « meurtre, torture, enlèvement et viol ». Ces nouvelles accusations viennent s’ajouter à la liste déjà longue des accusations qui pèsent sur l’ancien chef de l’État. La lettre du ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, donne expressément au procureur de Conakry d’engager des poursuites judiciaires contre Alpha Condé pour « trahison », « association de malfaiteurs » et « complicité de détention illégale d’armes et de munitions ». .

Le ministre de la Justice a également allégué dans la lettre que Condé aurait tenté de se procurer des armes en association avec Fodé Moussa Mara, un blogueur et partisan bien connu de l’ancien président. Toutefois, la lettre n’a pas fourni de détails spécifiques sur la nature ou la quantité de ces armes. Le coup d’État de 2021, qui a conduit à la chute de Condé, a été suivi par la prestation de serment du colonel Mamady Doumbouya en tant que président. Sous la pression internationale, Doumbouya s’est engagé à céder le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023.

La Guinée, déjà secouée par des décennies de régime autoritaire, fait face à une période d’instabilité politique depuis la chute d’Alpha Condé. Le gouvernement de la junte a entrepris plusieurs actions pour réprimer la corruption endémique et perpétuer les proches de l’ex-président. Le cas d’Alpha Condé s’inscrit dans le contexte plus large des coups d’État et des tentatives de putsch qui ont secoué l’Afrique de l’Ouest ces dernières années, remettant en question la stabilité politique de la région. 

S. Diallo 

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