Ouganda : L’interdiction des vêtements d’occasion menace les moyens de subsistance

Ouganda

Le Président ougandais Yoweri Museveni a récemment annoncé une possible interdiction de l’importation de vêtements usagés en Ouganda. Une décision salutaire mais qui met en péril les moyens de subsistance de milliers de vendeurs, dont Hadija Nakimuli, qui exerce cette activité depuis près de 30 ans au marché d’Owino, à Kampala.

En effet, le marché d’Owino, abritant environ 80 000 personnes, dont 70 % de femmes, pourrait être fortement impacté par cette mesure. Les vendeurs de vêtements usagés estiment que cette interdiction affecterait environ 16 millions de personnes, soit un Ougandais sur trois, qui dépendent de cette alternative plus abordable.

Bien que le Président Museveni ait exprimé son intention de promouvoir les vêtements africains, de nombreux commerçants soulignent que l’interdiction ne servirait ni la population ni le pays dans son ensemble. Allan Zavuga, directeur de la chaîne Think Twice, souligne également le coût environnemental de la production de nouveaux vêtements.

L’Afrique de l’Est importe plus de 12 % des vêtements d’occasion exportés dans le monde, créant des emplois pour environ 355 000 personnes et générant 230 millions de dollars par an, selon une étude de l’USAID. Cependant, les gouvernements du continent africain critiquent souvent l’impact négatif de cette importation sur l’industrie textile locale.

Le ministre ougandais du Commerce, David Bahati, considère cela comme une question de « dignité ». Les autorités sont prêtes à offrir des « incitations » aux investisseurs pour remplacer progressivement les vêtements de seconde main. Les commerçants craignent de perdre leur unique moyen de subsistance dans un pays où 30 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. L’avenir de cette mesure sera réexaminé en janvier.

Sandra Tonou 

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