Burkina Faso : Révolution verte, 8 000 jeunes en formation agricole pour traduire l’autosuffisance alimentaire en l’acte.

Le Burkina Faso franchit une étape cruciale dans sa quête d’autosuffisance alimentaire avec le lancement d’un ambitieux programme de formation agricole pour 8 000 jeunes. Piloté par le Bureau National des Grands Projets du Burkina (BN-GPB), cette initiative présidentielle voit déjà près de 2 000 jeunes en formation intensive à travers le pays.
Au Centre de Promotion Rurale (CPR) de Kongoussi, 113 apprenants venus de cinq communes, équipés de dabas, pelles et bottes, se forment avec enthousiasme aux techniques agricoles modernes. Fait remarquable : la majorité découvrait l’agriculture pour la première fois.
« Leur engagement est admirable », souligne Michel Congo, conseiller technique du BN-GPB, impressionné par l’ingéniosité déployée par ces jeunes malgré les conditions difficiles. « Ces compétences qu’ils acquièrent ici seront répliquées dans leurs communes respectives où des terrains aménagés les attendent. »
Les résultats sont déjà visibles : cultures maraîchères réussies, maîtrise de la fabrication de compost et de fourrage. « Certains, après la théorie, ont spontanément demandé à passer à la pratique », témoigne Cyr Nayibnogo Ouédraogo, formateur au CPR.
Prochaine étape : une formation en patriotisme dans les centres VDP avant le retour dans leurs localités. « Cette initiative nous donne espoir d’atteindre enfin l’autosuffisance alimentaire », confie le formateur.
Malgré les défis – vétusté des infrastructures, problèmes d’approvisionnement en eau et électricité – l’enthousiasme est palpable. Bakary Ouédraogo, ancien jardinier à Ouaga et bénéficiaire du programme, y voit « une réelle opportunité pour contribuer au développement du pays ».
Ce projet novateur, combinant formation technique et éducation civique, illustre la détermination du Burkina Faso à miser sur sa jeunesse pour construire sa souveraineté alimentaire. Une initiative qui pourrait servir de modèle à toute la sous-région.
Amen K.